Sonia Rykiel met la clé sous la porte

Au terme d'une longue descente aux enfers, l'illustre maison parisienne Sonia Rykiel est liquidée, a acté le tribunal de commerce de Paris. Récit d'un naufrage.

Sonia Rykiel met la clé sous la porte
© Khayat Nicolas/ABACA

Le 25 août 2016, on apprenait la disparition de la créatrice à la chevelure rousse. Trois ans après le décès de Sonia Rykiel, le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation de son entreprise. Elle avait été placée en redressement judiciaire en avril 2019. La sentence est tombée le 25 juillet, faute de proposition de reprise acceptable, la société sera liquidée.

La maison parisienne légendaire ferme ses portes, entraînant le licenciement de 133 employés, a souligné Thomas Hollande, l'avocat représentant les salariés. Pourtant, les mois précédent l'audience, le groupe Etam et l'ancien dirigeant de Balmain avaient montré un intérêt pour la marque. Tous deux avaient finalement changé d'avis, laissant une seule offre de reprise (de Nicole Lévy et Julien Sedbon) en lice. Celle-ci n'a pas été retenue. 

Portée par sa charismatique créatrice éponyme, la maison Sonia Rykiel s'est illustrée comme une des griffes féminines modernes par excellence depuis son installation à Saint-Germain-des-Prés en 1968. Indépendante et fière comme les femmes qu'elle habille, elle connaît le succès avec ses rayures et ses mailles signatures. Quand l'état de santé de Sonia se détériore dans les années 2000, c'est sa fille, Nathalie, qui prend le relais. Cette dernière cède partiellement l'entreprise en 2012 et s'offre la vision de Julie de Libran (ex-Louis Vuitton) dès 2014 pour dynamiser la marque. Malgré tous ces efforts, elle ne résiste pas à la perte de sa créatrice, se sépare de Julie de Libran en mars 2019 et est placée en redressement judiciaire le mois suivant.