Diesel printemps-été 2016, la campagne entre séduction et ego 2.0

Des selfies, des selfies, encore plus de selfies, on "swipe", on "swipe", on "like" derechef , le milieu des années 2010 est totalement web-pileptique. Le domaine de la mode est loin d'être le dernier à participer à cette hystérie en inondant les timelines de contenus. Un comportement pas toujours assumé, que l'on retrouve au coeur d'une opération pop pour la nouvelle saison. Le temps de sa campagne printemps-été 2015, Diesel suspend la connexion (ou fait littéralement mine de la ralentir) et s'offre une page d'auto-dérision. 
Avec Joe Jonas en guest, la campagne de la griffe urbaine italienne avait déjà frappé fort. Mais son concept surpasse son égérie. Dans le clip vidéo, on observe les mannequins pratiquer l'autoportrait à outrance, consommer en masse des achats comme des profils sur des sites de rencontre. Les mannequins ne ressentent pas d'émotions, mais des emojis. Tout y passe, de Tinder à Twitter, les messages s'affichent et les références s'accumulent pour (un peu) prêcher la connexion non virtuelle.
La marque avait déjà employé ce registre humoristique sur ses clichés de l'automne-hiver 2015-2016 en s'amusant à y inscrire des phrases descriptives au premier degré. Mais cette fois elle ajoute une nouvelle corde à son arc avec un positionnement très sexe. Axée sur la rencontre virtuelle, avec des couples gender-fluides, la campagne se destine à un affichage notamment sur le roi du X sur Internet, PornHub. Un désir de la part du directeur artistique d'en finir avec le cloisonnement entre les domaines et avec les tabous. Réelle réflexion de la part de Nicola Formichetti ou amusant buzz, une chose est sûre, avec cette opération, Diesel atteint le graal viral.