Sans un bruit, le concurrent français de Vinted s'éteint après 10 ans de succès - les clients réclament encore dédommagement
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Sans un bruit, le concurrent français de Vinted s'éteint après 10 ans de succès - les clients réclament encore dédommagement

Côté mode, la seconde main subit autant la crise que l'industrie du prêt-à-porter. Silencieusement, le concurrent français de Vinted a ainsi fermé et personne ne le sait...

Tandis que les déboires financiers des marques de mode font couler beaucoup d'encre ; cet été, une pépite de la seconde main made in France s'est éteinte presque dans l'indifférence. Rivale du géant Vinted, elle a définitivement fermé ses portes le 24 juillet, quelque temps après avoir été placée en redressement judiciaire car incapable d'honorer ses créances. 

Spécialisée dans la revente de sacs haut de gamme, la marque disposait d'une force de frappe digitale non négligeable : 252 000 abonnés sur Instagram - soit plus d'1/3 de l'audience de son rival lituanien. Au summum de sa gloire, elle a même été approchée par le grand magasin Printemps et peut se targuer d'avoir collaboré, sous forme d'un corner permanent, avec les Galeries Lafayette - rien que ça.

Depuis sa naissance en 2015, ce dépôt-vente au modèle phygital a fait la Une de nombreux médias, sur écrans de télévision et d'ordinateurs, avec des reportages flatteurs l'érigeant comme Success Story à suivre : Forbes, 50 Min Inside… En 2023, l'entreprise réussit à soulever 3 millions d'euros - signal fort indiquant une bonne santé financière. Ce spécialiste de la seconde main de luxe n'est autre que Monogram Paris

© Monogram x Galeries Lafayette

Les clients déposaient jadis leur sac de luxe aux spécialistes qui les authentifiaient puis les revendaient soit dans le magasin du 16e arrondissement, soit dans le stand des Galeries Lafayette, soit sur le site. 

Sans un bruit dans la presse généraliste, mais à coups d'innombrables story et de publications en ligne de la part de la fondatrice, l'entreprise qui revendait des Birkin et tout le toutim a mis la clé sous la porte. Si elle affichait une réussite sans l'ombre d'un nuage, à travers un storytelling dépeignant une glorieuse image ; en coulisses, c'était en fait le naufrage. Elle était en déficit depuis 2021, avec un résultat net passant de -57 109 euros en 2021 à -1,5 million en 2023. Mais le drame ne s'arrête pas là : s'il affecte la fondatrice et les employés, il y a aussi les clients - victimes collatérales de l'histoire.

Certains se plaignent de n'avoir jamais récupéré le sac déposé ou l'argent issu de la revente. Sur Instagram, ils n'hésitent pas à vider leur sac. Parmi eux, @marieluvpink, suivie par plus de 55 000 abonnés, qui a dédié un post entier à ce sujet. Et les remboursements attendus comptent souvent quatre chiffres, rapporte Glitz.*

Face aux questions de @Isabellecolin86, le liquidateur explique qu'"il n'existe plus aucun actif pour pouvoir dédommager les clientes (...) la société ne dispose plus du moindre centime sur les comptes." En ce sens, Monogram indique que "toutes les demandes [des créanciers] ne pourront être satisfaites."*