C'est la pièce la plus stylée et confortable de l'été et pourtant, personne n'ose la porter hors de la maison

Il y a les vêtements qu'on porte pour sortir, ceux qu'on garde pour la maison, et entre les deux, une zone floue. Cet entre-deux regorge de fringues injustement cantonnées à l'intérieur, parce qu'elles n'ont pas le bon statut. Trop simples, trop connotées, trop personnelles. Le plus frustrant dans l'histoire, c'est qu'il y a parfois de vraies pépites. Des pièces qui, sur le papier, remplissent toutes les conditions pour plaire, mais qui restent prisonnières d'une étiquette vestimentaire qu'on ne remet jamais vraiment en question.

À première vue, ce vêtement n'a rien de révolutionnaire. Il ne vient pas d'une maison de couture, ne coûte pas 400 euros et n'a pas été popularisé par une pop star ou repéré dans les rues de Copenhague pendant la Fashion Week. Et pourtant, sur TikTok, il cumule des millions de vues. Il se porte avec des chemises ouvertes, des lunettes rétro et des baskets blanches, mais, encore aujourd'hui, très peu l'assument. En effet, on est là face à une pièce qui, dans l'imaginaire collectif, appartient au domaine de l'intime. Et qui, à ce titre, n'a pas sa place dans l'espace public. 

Cette pièce, c'est le short de pyjama, ou le caleçon d'homme. Celui qu'on pique parfois à son mec, celui qui est parfait quand il fait plus de 30 degrés.

Toutefois, ce n'est pas faute d'avoir tenté de le normaliser. Dès 2019, des créateurs comme JW Anderson ou Jacquemus l'ont glissé dans leurs défilés printemps-été. Plus récemment, des marques comme Casablanca ou Ernest W. Baker l'ont stylisé façon tailleur d'été, avec des matières nobles et des imprimés maîtrisés. Même les enseignes grand public s'y sont mises : Zara, Uniqlo, H&M. 

Trop risqué. Trop intime. Trop associé au lit. En réalité, il a tout bon. Léger, souvent en coton, large sans être informe, cool sans effort. Si les marques ont pris le pli, pourquoi ne pas faire de même ?