Sur Vinted, le téléshopping revient en force et c'est une aubaine pour les arnaqueurs - voici comment les repérer

Inspiré d'une méthode de vente bien connue de nos aînés, le live shopping n'est pour l'heure, pas assez encadré pour qu'on puisse acheter en toute sécurité. Sur TikTok et Vinted, il fait le bonheur des arnaqueurs. Voici comment s'en protéger.

Sur Vinted, le téléshopping revient en force et c'est une aubaine pour les arnaqueurs - voici comment les repérer
© Rawpixel

Une nouvelle manière de shopper, inspirée d'une technique populaire il y a une vingtaine d'années, prolifère à vitesse grand V sur les réseaux sociaux. Semblable à du téléshopping 2.0., on l'appelle live shopping dans le jargon. Et ce sont ceux menés par des particuliers qui posent question : le manque d'encadrement favorise les arnaques, et notamment celles liées à la contrefaçon.

Mené par ces vendeurs d'un nouveau genre, il mixe deux formats bien connus des acheteurs et des ménagères : le téléshopping et la vente aux enchères. Face caméra, le commerçant présente les vêtements et accessoires mis en vente. Les spectateurs, potentiels acheteurs, commentent pour demander des informations complémentaires et/ou se placer sur la pièce de leur choix. Jusque là, rien de bien méchant.

Mais la pratique devient problématique lorsqu'il s'agit de pièces de luxe (soi-disant). Le cas échéant, la vendeuse observée active un chronomètre d'une minute durant laquelle les clients doivent enchérir pour espérer mettre la main sur ledit vêtement. Elle fixe un montant à partir duquel les enchères partent. La personne qui acquiert le Graal - ou le cadeau empoisonné - est la dernière à avoir enchéri à prix maxi. A l'issue du live, la transaction se finalise ensuite sur Vinted : les vêtements préalablement payés par chacun.e sont réunis dans des lots numérotés et fixés à 1 euro pour la forme (une robe conclue à 210 euros sera de suite payée 209 euros via Paypal, puis 1 euro sur Vinted).

Premier danger ? La vente est conclue si et seulement si l'acheteur a payé dans les minutes qui suivent l'enchère. Tout sourire, la vendeuse impose aux clients de lui envoyer l'argent immédiatement sur Paypal, sur fond d'avertissements passifs agressifs oppressants : "Si je n'ai pas ton paiement dans les 5 minutes je la laisse à Y***", "Paiement en instantané", "Une fois que le live est fini pas de retour en arrière les filles"... Impossible de réfléchir. Et puisque c'est nous qui avons consenti à lui envoyer de l'argent, il est difficile de contester a posteriori. 

Deuxième danger ? En cas de contrefaçon, impossible de compter sur les règlements Tiktok ou Vinted pour réclamer une vérification de l'authenticité du vêtement, et donc un dédommagement. Sur Vinted, la vendeuse en question fixe ses lots à 1 euro : or, il est écrit noir sur blanc qu'on ne peut faire appel au service d'authentification que pour les transactions de 100 euros minimum.

Bien évidemment, tout est savamment orchestré pour réduire notre vigilance. Dans les commentaires, trois profils Tiktok identifiés par la rédaction encouragent leurs pairs à y aller les yeux fermés : "C'est donné foncez les filles" ; des commentaires auxquels la vendeuse s'empresse de réagir pour augmenter la désirabilité de la pièce commercialisée : "Regardez C**** aujourd'hui elle rafle tout, elle réfléchit pas elle prend tout".

Ces profils font également monter les enchères puis s'effacent doucement lorsque la pièce a trouvé acquéreur à un prix suffisamment onéreux... Sauf qu'on ne sait pas vraiment s'il s'agit de vrais acheteurs ou non. Or, entre la question et l'obtention de la réponse, on aura eu le temps de céder à nos pulsions...