Que retenir de la fashion week automne-hiver 2019-2020 de New York ?
À la fashion week de New York, les créateurs réécrivent l'histoire des Etat-Unis à coups de créations glamour. Un remake où la diversité des femmes et la beauté des silhouettes luxueuses tiennent le premier rôle. Silence, ça tourne !
Du 7 au 13 février. tous les yeux de la planète mode étaient rivés sur la fashion week de New York. Après la perte de grands noms comme Lacoste en 2017 et Victoria Beckham, puis le départ de Raf Simons de Calvin Klein en 2018, la semaine des défilés américains se doit de faire valoir sa qualité et sa fraîcheur. Le défi pour les créateur ? Occuper l'espace laissé pour se distinguer à tout prix. Et il se trouve que les designers new-yorkais ont eu quelques idées.
Une touche couture
Alors que le sportswear envahit l'Europe, de Paris à Milan, New York prend le contre-pied de la tendance. Le glamour règne chez les stars des tapis rouges comme Christian Siriano, Ralph Lauren et sa robe dorée virale portée par Bella Hadid ou encore Ralph & Russo et Oscar de la Renta. Les couleurs, les plumes, les détails brodés pullulent dans un luxe opulent total.
Le maître en la matière est sans aucun doute Marc Jacobs. À l'automne-hiver 2019-2020, après avoir été de plus en plus spectaculaire les saisons passées, il franchit un cap. Le créateur diminue le nombre de ses silhouettes pour accorder un soin exceptionnel à des robes et des manteaux théâtraux, entre rétro et couture, le tout au son d'un ensemble de musique classique et clôturé par une Christy Turlington en oiseau rare. Résolument le point d'orgue de cette semaine.
Mais la démesure la plus médiatisée a été celle de Tomo Koizumi. Cet illustre inconnu tokyoïte a fait des débuts très remarqués à la fashion week de New York et pas seulement à cause de ses extravagantes cascades de volants. Grâce à l'aide de Katie Grand, éditrice de Love Magazine et amie de Marc Jacobs, ses créations ont défilé sur le dos des plus grands tops, de Bella Hadid à Emily Ratajkowski en passant par Kaia Gerber. Comme quoi, le sens du spectacle américain a de beaux jours devant lui.
Inclusivité maximale
On se souvient des nombreuses réactions de la mode US à l'élection de Donald Trump et sa politique aux antipodes des valeurs de la mode. Quelques saisons plus tard, la pilule est avalée mais rien n'est oublié. L'industrie est en lutte de plus en plus active contre l'exclusion et le rejet de l'autre. Sur les podiums de l'automne-hiver 2019-2020 à New York défilent toutes les femmes. Le top "plus size" Ashley Graham a été vue chez Prabal Gurung et Christian Siriano. Chez Gyspsy Sport, un mannequin défilé seins nus, les cicatrices qui remplacent ses tétons fièrement arborées. L'illustre Pat Cleveland, 68 printemps, est de retour chez Hellessy et Naeem Khan aux côtés de Karen Bjornson (67 ans) et Alva Chinn. Chez Rachel Comey, un tiers des mannequins prône fièrement rides et cheveux blancs. Répond à ça, Donald.
This is America
Aussi révoltés soient les créateurs américains, un certains chauvinisme ne les quitte pas. L'Amérique rend hommage à sa mythologie dans ses collections. Le Studio 54 et ses party girls ressuscitent chez Michael Kors. Jeremy Scott placarde les titres de la presse new-yorkaise sur ses mannequins en noir et blanc. L'élégante haute société trouve son vestiaire chez Brandon Maxwell et Ralph Lauren, quand elle ne revit pas l'esthétique film noirs chez Tom Ford. Coach, de son côté, poursuit sa revisite trendy de l'imaginaire western. Une façon de se réapproprier le storytelling de manière glamour quand la réalité tourne au vinaigre. La mode, une super production hollywoodienne comme les autres ?