Congé parental : les réticences des pères

Alors que le projet de loi incluant la réforme du congé parental est actuellement analysé au Sénat, l' Union Nationale des Associations Familiales (Unaf), a interrogé les papas sur la question.

Congé parental : les réticences des pères
© Yuri Arcurs - Fotolia

Un congé parental de six mois accordé aux papas, c'est l'un des points abordés par le projet de loi-cadre pour l'égalité entre les femmes et les hommes, rédigé par Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes. Mais si cette proposition suscite l'adhésion de 89 % des Français qui se disent favorables à ce projet, selon un sondage IFOP, il reste toujours quelques réticents...
L'UNAF (Union Nationale des Associations Familiales) a réalisé une enquête qualitative auprès de mères et de pères de son réseau au sujet de ce congé parental des pères. Et visiblement, certains parents ne voient pas cette réforme d'un bon œil.
Les pères estiment ainsi que le congé parental, qui intervient pendant la petite enfance, est plus utile aux mamans : "il est bien souvent vécu et ressenti, par les pères comme un prolongement de la grossesse, du congé maternité lui-même, pour des raisons biologiques (permettre à la mère de récupérer après l'accouchement), physiologiques (allaitement), psychologiques (fusion mère/enfant)." indique l'étude.
Autre point soulevé : la carrière des hommes qui se trouverait en difficulté. Outre le manque à gagner financier, les pères craignent un retentissement du congé parental sur leur carrière, comme les femmes sentent un frein à leur carrière en devenant maman. "C'est dommage ce projet de loi, parce qu'une femme qui prend un congé parental, elle met sa carrière entre parenthèses pendant deux ans et demi. Mais si le mari prend ses six mois, il perd six mois de carrière aussi. Ça fait quand même deux carrières de fichues peut-être, c'est un grand risque" explique l'un des papas interrogés.
Toutefois, cet argument ressemble plus à une excuse qui cacherait un manque d'envie... "Moi je sais que je n'aurais pas pu [prendre un congé parental] : je ne peux m'occuper d'un enfant toute la journée, changer les couches..." déclare l'un des interviewés.
La solution selon ces familles ? Un congé paternité plus long qui pourrait être fractionné. Ou un temps partiel à 80 % pour les deux parents : "Cette solution semble idéale dans la mesure où elle permet, au père comme à la mère, de garder un pied dans le monde du travail, tout en s'occupant davantage des enfants et de la maison si l'on travaillait à plein temps". Bonne nouvelle, cette solution fait partie des propositions de la loi présentée par la ministre du Droits des Femmes. Les familles peuvent donc se réjouir !