L'argent qu'il faut absolument garder sur son compte après un achat immobilier, selon un expert
C'est indéniablement la somme qu'il est prudent de conserver en réserve, une fois le prêt signé et les frais payés.
Devenir propriétaire en France reste une épreuve budgétaire. L'apport demandé par les banques ne cesse d'augmenter, tout comme les frais annexes : notaire, agence, garanties, déménagement. Selon la Banque de France, le taux d'apport moyen des primo-accédants dépasse désormais 15 %, ce qui représente en moyenne plus de 40 000 euros pour un achat à 270 000 euros, prix courant d'un appartement de 70 m² en province. Résultat : beaucoup arrivent au bout de la transaction avec un compte quasiment à sec. Une situation qui peut vite tourner au casse-tête. Car une chaudière en panne, un électroménager à remplacer ou encore deux loyers à assumer en parallèle peuvent faire exploser un budget déjà serré.
Cédric Janjevali, Directeur des Marchés et du Marketing de la Banque Populaire Grand Ouest confie au Journal des Femmes : "Oui, il est important de conserver une épargne de précaution après un achat immobilier, car il y a souvent des imprévus à l'occasion d'un emménagement". Le risque ne se limite pas aux grosses réparations. Même un emménagement banal réserve son lot de dépenses non anticipées. Et puis, il y a aussi les coups durs. Une perte d'emploi, un accident, une maladie peuvent empêcher de payer ses mensualités. "La protection hypothécaire est une forme d'assurance conçue pour couvrir vos mensualités hypothécaires si vous êtes incapable de travailler en raison d'une maladie, d'une blessure ou d'une perte d'emploi", rappelle Phil Spencer, expert immobilier. Les banques conseillent d'y ajouter une assurance habitation complète, avec option "urgences à domicile", pour couvrir les frais de dépannage en cas de problème électrique ou de fuite. Néanmoins, même avec ces protections, une réserve d'épargne reste indispensable.
Dans les pays anglo-saxons, les conseillers recommandent aux primo-accédants de conserver l'équivalent de trois à six mois de dépenses courantes, soit entre 6 000 et 12 000 euros d'épargne pour un ménage type. Ce montant couvre les mensualités du prêt, mais aussi les charges fixes comme l'énergie, l'eau, internet et un minimum d'entretien. En France, les banques ne fixent pas de règle écrite, mais leurs conseils convergent.
Le représentant de la Banque Populaire Grand Ouest. interrogé le confirme : "Pour des dépenses plus conséquentes (une cuisine à refaire, un déménagement à faire prendre en charge par un professionnel à la dernière minute, etc.), il est pertinent d'avoir prévu avec son banquier, au moment de l'analyse globale du projet, une enveloppe de prêt à la consommation "projet" qu'elle soit utilisée ou non." En clair, l'achat immobilier ne doit pas se faire au prix d'un compte vidé. Même dans un contexte tendu, la prudence impose de garder une réserve tangible. À retenir !