Plus de pression pour rembourser, cette démarche suspend le crédit pendant deux ans

Un dispositif prévu par la loi permet aux emprunteurs en difficulté de souffler sans craindre les frais supplémentaires.

Plus de pression pour rembourser, cette démarche suspend le crédit pendant deux ans
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C'est une réalité, chaque mois, de nombreux Français peinent à payer leur crédit immobilier ou crédit à la consommation. Licenciement, maladie, baisse de revenus : les accidents de la vie peuvent rapidement transformer leur situation financière en cauchemar. Pourtant, beaucoup d'emprunteurs ignorent qu'un dispositif légal leur permet de suspendre temporairement leurs remboursements sans subir de pénalités.

Lorsque les difficultés financières s'installent, plusieurs solutions existent avant d'envisager le surendettement. Négociation avec la banque, recours à l'assurance emprunteur... Mais il existe un mécanisme particulièrement avantageux et méconnu : le "délai de grâce". Comme l'explique Maître Anthony Bem, avocat présent sur TikTok sous le pseudo @maitrebem : "Il est possible au terme de l'article L. 314-20 du Code de la consommation de solliciter du juge un délai de grâce. Ce délai peut aller jusqu'à deux ans."

Ce dispositif permet de suspendre complètement le remboursement d'un crédit immobilier ou d'un crédit à la consommation "sans occasionner de majorations, ni de pénalités de retard", précise le site Service-Public.fr. Le tribunal peut accorder cette suspension "notamment lorsque vous avez subi un licenciement", mais d'autres situations de difficultés passagères peuvent justifier la demande. L'avocat souligne un avantage majeur : "Ce qui est intéressant de souligner, c'est qu'au terme de ce délai de grâce, l'emprunteur n'aura pas à rembourser les échéances impayées. En effet, la durée du crédit sera rallongée d'autant."

Pour bénéficier de ce délai de grâce, il faut saisir le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de son lieu de résidence. Comme le précise l'avocat, "il suffit pour l'emprunteur de justifier de ses difficultés, comme par exemple un licenciement." Le dossier doit contenir des documents prouvant les difficultés financières : justificatifs de ressources, de charges et des remboursements en cours. Contrairement à une négociation avec la banque, le juge dispose d'un pouvoir de décision qui s'impose à l'établissement prêteur. Les mensualités non payées pendant la suspension ne seront pas réclamées en une seule fois mais "peuvent être échelonnées sur la durée restante de votre crédit ou être reportées à la fin du remboursement", garantit Service-Public.fr.