Ils ont raté leur bac mais ont réussi leur vie : ils nous racontent leur parcours inspirant

On entend souvent dire que rater son bac, c'est compromettre son avenir. Pourtant, on peut très bien construire une vie professionnelle épanouissante sans suivre un parcours scolaire classique. Témoignages.

Ils ont raté leur bac mais ont réussi leur vie : ils nous racontent leur parcours inspirant
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"Sans bac, ton avenir professionnel est fichu !" Combien de jeunes ont entendu cette phrase, lancée par un parent, un professeur, un proche ? Une idée toute faite qui continue de circuler, tenace, comme une vérité absolue. Pourtant, on peut tout à fait se construire une carrière, épanouissante même, sans avoir le diplôme du baccalauréat en poche. Alors certes, ce n'est pas forcément facile à entendre quand on a 17 ans et qu'on rend copie blanche au bac. Ni quand on regarde les autres avancer à l'université. Mais il existe d'autres chemins, d'autres manières de réussir et de trouver sa voie. 

Marine, 33 ans, le sait mieux que personne. En 2010, elle passe son bac ST2S, Sciences Sanitaire et Social (aujourd'hui Sciences et Technologies de la Santé et du Social) dans un lycée public près de Nancy. Cette année-là, elle doute d'elle en permanence, ses résultats scolaires sont moyens dans certaines matières. "Quand je n'ai pas vu mon nom sur la liste des admis au bac, j'ai tout de suite pensé à la réaction de mes parents, surtout celle de mon père. Pour lui, rater un examen était impensable", nous confie-t-elle avant d'avouer : "Je crois que j'ai passé les épreuves par principe. Je savais déjà que je voulais devenir aide-soignante, et le bac n'était pas obligatoire pour le concours." C'est donc ce chemin qu'elle a suivi. "Pour moi, je n'ai pas raté ma vie. Au contraire, je trouve que je m'en sors super bien sans bac. J'ai toujours trouvé du travail, et aujourd'hui, je suis même devenue propriétaire pour la deuxième fois. Comme quoi…"

Et ce n'est pas la seule à avoir un parcours atypique. Anne, 58 ans a, elle aussi, échoué au bac. À son époque, dans les années 80, de nombreuses formations restaient accessibles sans ce diplôme. Elle a suivi une formation pour devenir aide médico-psychologique (AMP). Depuis 30 ans, elle travaille dans le médico-social auprès d'adultes handicapés et elle est épanouie dans ce qu'elle fait. "Mon travail me donne le sentiment d'être utile. Les conditions ne sont pas toujours faciles dans le médico-social, mais j'aime ce que je fais. J'aide des personnes qui en ont vraiment besoin. C'est un métier où l'on bouge beaucoup, avec des horaires décalés, mais ça me convient, j'ai trouvé un métier qui a du sens pour moi", déclare-t-elle.  

Quant à Damien, 35 ans, il n'a jamais vraiment excellé à l'école. Ne pas obtenir le précieux sésame n'était pas une surprise pour lui, mais cela ne l'a pas empêché de décrocher un emploi. Seul hic, il se rend vite compte qu'il n'est pas fait pour se plier aux exigences d'une hiérarchie. C'est alors qu'il décide de lancer sa propre entreprise dans le service à la personne. "Dans la vie, il faut être débrouillard, oser se lancer et ne pas avoir peur du lendemain. Je crois que cela vaut parfois bien plus qu'un diplôme ou de longues études", nous confie le jeune homme.