"Ça me donne confiance" : le secret de David, plus jeune combattant de grappling, pour s'épanouir au quotidien

À première vue, David Roi Aganov est un élève de 6ᵉ comme les autres. Il habite à Paris, va à l'école tous les jours, fait ses devoirs en rentrant. Sauf qu'à 11 ans, il cumule déjà des victoires en compétition de grappling. Il témoigne.

"Ça me donne confiance" : le secret de David, plus jeune combattant de grappling, pour s'épanouir au quotidien
© ADXC Paris 9

Son truc à lui, ce ne sont ni les consoles ni les jeux de ballon, mais ce sport de combat millimétré, sans coups portés, où la stratégie est reine. Portrait de David, jeune athlète de grappling à l'ADXC 9, qui affirme : "À l'école, je suis beaucoup plus concentré." David a découvert le grappling tout petit. "À 5 ans, mon père m'a inscrit au grappling. J'ai essayé, j'ai bien aimé, j'ai continué." Depuis, il ne l'a plus jamais quitté. Tous les jours, après l'école, direction la salle. Une heure d'entraînement minimum, parfois plus. Le week-end, il enchaîne les cours collectifs. "J'ai un partenaire, c'est Dimitri, je le connais depuis 6 mois environ. Il a un an de plus que moi, il m'aide à faire du sport." Une routine bien huilée, qu'il assume sans broncher, entre vie d'élève et discipline de sportif. "Je fais mes devoirs comme tout le monde", assure-t-il.

Le grappling, c'est quoi au juste ? "C'est un sport sans coup physique, pas très dangereux. On travaille sur les poings ou les gestes de soumission. Pour gagner, je fais une soumission. Taper, c'est interdit." Clé de bras, kimura, americana, triangle… Ces noms qui sonnent comme des codes secrets sont en fait des techniques très précises visant à immobiliser l'adversaire. "La soumission, c'est fini", dit David. Fin du combat, sans violence. Le tout dans un cadre strictement défini : à son âge, les combats durent 4 ou 5 minutes. En compétition, c'est trois rounds de deux minutes, entrecoupés de 30 secondes de pause. "On enchaîne les adversaires, avec temps de repos", explique-t-il, presque mécaniquement.

David parle de son sport comme d'un jeu d'échecs corporel. "Aux échecs, tu réfléchis, tu anticipes, là, c'est pareil. Quand tu tires la garde, tu tires avec une intention." Pour lui, le grappling, ce n'est pas seulement un sport, c'est un outil pour la vie. "Ça me donne de la confiance, de la logique, ça me permet de mieux anticiper." Cette confiance, il la ressent aussi en classe. "Ça me permet d'être beaucoup plus concentré, même s'il y a beaucoup de bruit, je rentre dans ma bulle, il n'y a que moi et ma feuille". Et du côté de ses camarades, "ils se comportent normalement, ils ne me provoquent pas." 

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© ADXC Paris 9

Beaucoup de parents pensent que les sports de combat sont trop violents pour les enfants. Lui, il n'est pas d'accord. "Techniquement, si tu suis les règles, il n'y a rien de dangereux. Et si la défaite est assumée, il n'y a jamais de blessés." Sa vision est claire : ce sport l'aide à mieux se connaître, à mieux gérer ses émotions. Et quand on lui demande ce qu'il dirait à un parent pour l'inciter à inscrire son enfant au grappling, la réponse fuse : "Ça va lui permettre de se développer plus rapidement. Même un enfant timide aura plus d'assurance, de logique et d'anticipation avec le grappling". 

Samedi dernier, il était sur le tapis. Et il n'a pas traîné. "J'ai gagné avec une clé de bras, dès le deuxième round, à la 18ᵉ seconde." Le premier round, en revanche, a duré jusqu'au bout. "Je n'ai pas réussi à soumettre", reconnaît-il. Mais l'essentiel est ailleurs. "Derrière le rideau, j'étais stressé. Plus ça approchait, plus j'étais stressé. Mais ce sport me permet aussi de gérer mon stress. Je sais quoi faire pour me calmer, je sais comment réfléchir." En deux minutes et 18 secondes de combat, David décroche donc un nouveau trophée. Prochain rendez-vous : le 2 mai, à Milan.