Ces enfants devenus millionnaires avaient tous ce point commun selon une étude réalisée sur 40 ans
Ces enfants ont traversé les années 1980 et puis un jour, ils sont devenus millionnaires. Des chercheurs ont suivi leur parcours et ont compris ce qui liait les plus fortunés.
Tout commence en 1972, dans une maternité de Dunedin, en Nouvelle-Zélande. Un groupe de 1 037 bébés va devenir, sans le savoir, le centre d'une des études scientifiques les plus longues et les plus riches jamais menées sur le développement humain. Tous les deux ans, on les appelle. Ils viennent passer des batteries de tests, répondre à des dizaines de questions sur leur santé, leurs émotions, leur parcours scolaire, leur famille, leurs amis, leurs finances. On interroge aussi leurs proches, on scanne leur cerveau, on mesure leur tension, on suit leur casier judiciaire s'il y a lieu. Bref, on note tout.
Au fil des années, les scientifiques se sont alors penchés sur ceux qui, à 45 ans, vivent désormais sans contraintes financières majeures. Ceux qui sont devenus propriétaires, ont un patrimoine solide, un métier bien rémunéré, une vie relativement stable. En croisant les données fiscales, bancaires et professionnelles avec les autres informations collectées depuis l'enfance, ils ont donc identifié un petit groupe. Quelques dizaines de personnes, pas plus. Ils viennent d'horizons différents, ont connu des hauts et des bas, parfois des débuts chaotiques. Certains avaient des parents absents, d'autres des difficultés scolaires. Mais ils ont tous, aujourd'hui, franchi un seuil rare : celui du confort économique durable.
Et à force d'éplucher les données, un profil commun s'est distingué. Aucun de ces adultes n'avait nécessairement un QI exceptionnel. Ils n'étaient pas tous premiers de la classe. Ils n'étaient pas forcément issus des quartiers favorisés ni protégés de l'adversité. Mais ils partageaient tous une compétence bien précise, détectable dès l'enfance : une intelligence émotionnelle au-dessus de la moyenne. Les chercheurs l'ont repérée d'abord sous forme d'attitudes : ces enfants comprenaient plus facilement les émotions des autres, savaient réguler les leurs, faisaient preuve d'empathie, adaptaient leur comportement en fonction du contexte. Pas forcément les plus sages, ni les plus obéissants. Mais ceux qui savaient reconnaître quand un adulte était contrarié, qui percevaient la tristesse chez un camarade, qui pouvaient mettre des mots sur leur frustration ou leur peur.
Adolescents, ils savaient négocier, demander de l'aide, désamorcer un conflit. Ils n'étaient pas toujours les plus populaires, mais souvent ceux vers qui on se tournait pour parler. Une forme d'intelligence sociale, certes, mais surtout émotionnelle. Et cette compétence-là joue un rôle crucial. Elle permet d'éviter certaines erreurs, de gérer le stress, de construire des relations solides, d'apprendre des échecs sans s'écrouler. Elle leur donc a permis d'avancer, même sans piston, même sans modèle. Ainsi, aujourd'hui, alors que l'on parle beaucoup de performance, de compétition et d'excellence, cette étude rappelle l'importance du développement des émotions, lors des premières années de vie, pour la réussite future.