"Pour la première fois, je vais passer Noël sans mes enfants" : et si ce n'était pas si grave ?
Couples divorcés, le dilemme de Noël approche. Qui aura les enfants le soir du réveillon ? Si la semaine de garde de votre ex tombe sur celle du 25 décembre, laissant vos enfants absents pour les fêtes, une experte révèle que ce n'est pas toujours une mauvaise nouvelle.
De nombreux parents séparés restent en bons termes et trouvent un arrangement pour fêter Noël avec leurs enfants, soit ensemble, en famille, soit à tour de rôle (le réveillon du 24 décembre chez papa et le jour de Noël chez maman par exemple). Julie, 36 ans, maman de deux enfants de 5 et 8 ans, s'apprête quant à elle à vivre un Noël inédit. Séparée depuis deux ans de son ex-mari, elle ne verra pas ses enfants le soir du réveillon : "La semaine de garde tombe sur mon ex-conjoint cette année, je ne les retrouverai que le 29 décembre". Une situation qui, bien que douloureuse, pourrait aussi être l'occasion de repenser cette période autrement. Alors, comment transformer une fête souvent synonyme de réunion familiale en un moment serein, voire enrichissant ?
La première étape pour Julie a été d'accepter la situation. Selon Noémie Khenkine-Sonigo, fondatrice de Team'Parents, il est essentiel de se préparer en amont. "Un parent peut se faire accompagner par un professionnel pendant la période de séparation. Cela permet de mieux gérer ses émotions", nous explique-t-elle. Mais au-delà du soutien psychologique, la mise en place de rituels est primordiale, non seulement pour l'adulte, mais aussi pour les enfants. "Pourquoi ne pas organiser un pré-Noël ou un post-Noël ?", propose la professionnelle. "Un moment festif qui devient une tradition, comme un pique-nique improvisé dans le salon avec des pizzas ou une soirée cinéma sous la couette."
Par ailleurs, la clé pour rassurer les enfants réside dans la communication. "Il est important d'expliquer aux enfants que ce n'est pas eux qui décident de l'organisation familiale, mais que leurs parents font de leur mieux", explique l'experte. L'idée est de les tranquilliser en leur montrant que la situation, bien qu'inédite, n'est pas une source de conflit. Les enfants, plus résilients qu'on ne l'imagine, peuvent même y trouver des avantages. "Ils voient parfois cela comme une opportunité de fêter Noël deux fois. Ce qui pèse vraiment, c'est l'attitude des parents. Si ces derniers gèrent bien leurs émotions, les enfants s'adaptent très facilement", ajoute-t-elle.
Noémie Khenkine-Sonigo le conçoit : il peut cependant être difficile de combler le vide en l'absence des enfants. "Anticiper et organiser cette période pour soi est crucial", insiste-t-elle. "Pourquoi ne pas saisir l'occasion pour organiser un voyage, renouer avec des amis perdus de vue, découvrir de nouvelles traditions ?", questionne la professionnelle. "Il ne faut pas, non plus, hésiter à demander à ses proches de se joindre à leur soirée." Et pour ceux qui préfèrent éviter les grandes réunions familiales, il est tout aussi valable de prendre du temps pour soi en solo, ou d'organiser une soirée romantique avec un éventuel nouveau compagnon. "Si vous préférez un bain chaud, un bon film et un verre de vin, il n'y a pas de culpabilité à avoir", précise la spécialiste. "Il faut sonder ce que l'on a réellement envie de faire et s'autoriser ces moments de plaisir". Vous l'aurez compris, Noël sans ses enfants peut être différent, mais il peut aussi être une expérience à part entière.
En revanche, si les émotions deviennent envahissantes ou si le quotidien semble insurmontable durant cette période, il ne faut pas hésiter à demander de l'aide. "L'intensité et la récurrence des émotions fortes, ou la perte de plaisir dans des activités auparavant appréciées, sont des signaux à ne pas ignorer", souligne la fondatrice de Team'Parents. Dans ce cas, n'hésitez pas à faire un appel à un professionnel.