Les Japonais pourraient être obligés de tous "s'appeler par des numéros" - des citoyens supplient pour abolir cette loi

"Je ne pense pas que ce serait un monde dans lequel il ferait bon vivre" a alerté un professeur d'économie. Une loi actuellement en vigueur est en cause.

Les Japonais pourraient être obligés de tous "s'appeler par des numéros" - des citoyens supplient pour abolir cette loi
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Les femmes qui se marient à un Japonais prennent le nom du mari, dans 95% des cas. Sur les papiers d'identité, les noms de jeune fille peuvent tout de même figurer aux côtés des noms maritaux, mais il n'est pas possible de porter, comme en France, deux noms de famille différents. En effet, le Japon a une particularité : il s'agit du seul pays au monde à imposer le choix d'un nom de famille unique pour les couples mariés. On retrouve ainsi beaucoup de familles portant le nom Suzuki, et de plus en plus de Sato. Mais un chercheur nippon a fait quelques prédictions, sur les conséquences d'une telle politique sur le long terme. 

Selon une étude menée dans le cadre d'une mise à jour du Code civil datant du 19ᵉ siècle, le Japon risque, d'ici à 2531, de voir tout le monde s'appeler Sato-san si la loi actuellement en vigueur ne change pas. En effet, selon une autre enquête réalisée en mars 2023, le nom de famille Sato est d'ores et déjà le plus répandu dans le pays, ce qui représente 1,5% de la population totale. Mais alors, comment différencier les personnes entre elles, si tout le monde s'appelle de la même manière ?

"Si tout le monde devient Sato, on devra peut-être s'appeler par nos prénoms ou par des numéros" déplore le directeur de l'étude Hiroshi Yoshida. "Je ne pense pas que ce serait un monde dans lequel il ferait bon vivre" a ajouté le professeur d'économie à l'université de Tohoku, selon le journal japonais le Mainichi. Selon ses calculs, plus de la moitié de la population risque de s'appeler Sato en 2446 et cela concernerait, en 2531, tous les Japonais !

Pour parvenir à cette conclusion, Hiroshi Yoshida a étudié l'évolution du nombre de personnes portant le nom de famille Sato, puis a calculé la proportion de la population au Japon s'appelant ainsi. Il a alors estimé le taux de croissance au fil des ans pour déterminer l'année précise, où, selon lui, tous les Japonais porteront ce même nom. Pour l'heure, des voix s'élèvent pour réclamer l'abolition de cette loi, en demandant la possibilité de porter des noms de famille distincts une fois mariés.