Elodie Gossuin : son petit secret pour lâcher prise en famille

A travers sa BD Mam's qui sort ce 14 septembre aux éditions Solar, l'ancienne Miss France révèle son petit truc qui permet "d'apporter un peu de folie dans son quotidien". Elle aborde aussi les pires remarques qu'elle a entendues enceinte, ses inquiétudes pour l'avenir de ses enfants, et bien sûr, l'adolescence. Interview.

Elodie Gossuin : son petit secret pour lâcher prise en famille
© SIPA (publiée le 12/09/2023)

Elodie Gossuin, maman de Jules, Rose, Joséphine et Léonard, partage ses petits tracas du quotidien, à travers la BD Mam's, dont la parution est prévue ce 14 septembre aux éditions Solar. L'ancienne Miss France aborde avec autodérision et humour sa manière de faire face aux petites remarques de l'entourage pendant sa grossesse ou à la naissance de ses jumeaux, la pression des réseaux sociaux, les questions existentielles de ses enfants, l'adolescence, ou encore la charge mentale... "Je trouvais que ça pouvait être intéressant de faire une BD à la fois drôle et utile, qui parle de sexualité, de pornographie, de vaccins HPV, de réseaux sociaux et de cyberharcèlement. J'ai évidemment demandé en amont l'aval de mes enfants et ils ont validé chaque étape des chroniques, avec l'illustratrice Céline Bailleux", nous précise Elodie Gossuin. 

Qu'est-ce qui vous préoccupe le plus en tant que maman ?

Elodie Gossuin : "Les préoccupations changent au fur et à mesure que les enfants grandissent. Mais je comprends aujourd'hui certaines copines qui me disent ne pas vouloir d'enfant, car elles ne veulent pas leur offrir ce monde-là... Je comprends ce non-désir d'enfant. 

Mes grands sont allés à l'école primaire en ayant peur de dessiner, en faisant des exercices d'alerte attentat, en se camouflant sous les tables à 6 ans. Ils ont vécu l'adolescence en étant confinés avec un masque, et l'an dernier, en donnant des vêtements pour les enfants ukrainiens, avec une grand-mère qui accueillait des réfugiés chez elle. Ce qui m'angoisse le plus, c'est ce climat anxiogène.

Vous organisez des Yes Monday pour lâcher prise avec les enfants, en quoi ça consiste ?

"Dès qu'on sent que l'un de nous est à bout, on décide de lâcher prise durant une soirée, pour échapper aux contraintes du quotidien et se retrouver en famille. L'idée, c'est de se dire, on est fatigué, on ne va pas en plus prendre une demi-heure pour préparer à manger, ce soir, c'est pizza. On peut aussi mettre de la musique et danser, organiser une soirée chamallow et barbecue, un petit déj au lit le matin, une soirée jeu de société, se mater une série familiale sur Netflix tous ensemble... Bref, trouver un petit truc qui fait du bien aux enfants et qui permette d'apporter un peu de folie".

Quelles sont les pires remarques que vous ayez entendues pendant la grossesse de vos jumeaux ou à la naissance ?

"C'est naturel ou pas ?", "Vous vous êtes fait aidés pour avoir des jumeaux? "C'est cool, avec des jumeaux, vous allez toucher plein d'allocs"... Je pensais initialement que les remarques étaient liées à l'arrivée de mes jumeaux, mais avec les témoignages de copines ou d'autres mamans, je me rends compte qu'il y a toujours des réflexions. On est, aux yeux des autres, jamais assez une bonne mère, on travaille trop et on paraît égoïste, ou alors, on ne travaille pas (et on enferme son enfant dans sa bulle maternelle). Si tu allaites, tu es trop fusionnelle et tu ne laisses pas de place au papa, mais si tu n'allaites pas, ce n'est pas bien...

Mais la pire remarque que j'ai pu avoir pendant ma grossesse, c'est celle d'une copine, qui m'a dit "oh, c'est ENCORE des jumeaux !? Mais quelle horreur ! Moi j'attendais des jumeaux, heureusement qu'un des œufs était clair, j'espère que tu n'en auras qu'un !" Mais je me dis, avec le recul, que les remarques viennent généralement de personnes plutôt aigries. Avec le temps, il faut savoir s'éloigner des personnes toxiques.

Quels conseils donneriez-vous aux parents épuisés ou débordés ?

En toute honnêteté, j'ai plus de conseils à recevoir qu'à donner, notamment au sujet de l'adolescence. Il faut aussi se dire qu'on est toutes, en tant que mamans, débordées à un moment donné. Il y a des moments où on ne dort pas, mais le plus dur en étant parent, c'est que tu as peur tout le temps. L'avantage, c'est qu'avec les téléphones aujourd'hui, on peut les géolocaliser, j'ai mon message tous les matins pour me dire qu'ils sont bien arrivés au lycée, et on peut s'appeler si besoin.

Et contrairement à la génération précédente, on apprend à demander de l'aide à une maman, une copine ou la grand-mère, voire à un psy ou un professionnel de santé, sans que cela soit perçu comme un aveu de faiblesse, au contraire. L'essentiel, c'est de ne pas se soucier du regard des autres et de penser à soi, parce que nos enfants vont bien si on se porte bien.