Amazon jugé pour ses poupées sexuelles à l'image d'enfants

Mises en vente sur Amazon, des poupées sexuelles à l'effigie d'enfants ont beau avoir été retirées du site, le géant de l'e-commerce doit comparaître ce lundi 9 mai devant le tribunal judiciaire de Dieppe, aux côtés d'un client qui a fait l'acquisition d'une de ces effroyables reproductions.

Amazon jugé pour ses poupées sexuelles à l'image d'enfants
© mariapolspb

Des poupées sexuelles à l'image d'enfants en vente libre

Elles étaient vendues avec des descriptifs ventant leur ressemblance, presque plus vraies que nature, avec des enfants : des arguments faisant froid dans le dos, tels que poupées "vierges vaginales et anales à poitrines plates" ou encore, avec "un toucher soyeux (...) sans différence avec la vraie chair", rapporte le Parisien. Ces poupées sexuelles, à l'effigie d'enfants, vendues sur Amazon entre 100 et 1000 euros selon le degré de réalisme atteint, et qui valent au géant du e-commerce un passage devant le tribunal. Ce lundi 9 mai 2022, Amazon comparaît en effet devant les instances de Dieppe, dans la juridiction de l'acheteur d'une poupée. Lui-même est également convoqué.

Une procédure trop légère, des faits trop graves

La vente avait légitimement suscité l'indignation de nombreuses associations comme "la Voix des enfants", qui s'est portée partie civile contre le mastodonte d'internet. Suite à leurs alertes et plaintes, déposées pour "exploitation d'images à caractère pédopornographique et diffusion d'images pornographiques susceptibles d'être vues ou perçues par des mineurs", le secrétaire d'Etat chargé de l'enfance et des familles avait même aussitôt demandé le retrait de ces articles à la vente. Amazon n'y avait pas mis d'objection, en éliminant de sa plate-forme en août 2020 les poupées sexuelles.

De fait, c'est dans le cadre d'une procédure bien particulière que va témoigner le leader de la vente en ligne ce 9 mai, à savoir, une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC). Une forme judiciaire qui ne satisfait pas les défenseurs de l'enfance, estimant que la gravité des faits méritent un débat public. Au contraire dans ce cadre-ci, l'avocat de La Voix de l'Enfant, Me Frédéric Benoist, y voit l'intention d'esquiver toute polémique :"Nous contestons énergiquement le recours à cette procédure dont le but est de juger rapidement en catimini et sans débats judiciaires". Et pourtant, l'enjeu, le "fond du dossier", n'est pas des moindres : lutter contre la banalisation de la sexualisation des enfants.