Capteurs de CO2 : pourquoi aérer, comment ça marche ?

Très utiles depuis le début de la pandémie, les capteurs de Co2 permettent de mesurer le taux de CO2 dans des salles de classe ou un réfectoire en présence des élèves afin de déterminer la fréquence d'aération nécessaire.

Capteurs de CO2 : pourquoi aérer, comment ça marche ?
© Pavel Danilyuk-Pexels

Pourquoi aérer les classes régulièrement ?

[Mise à jour du 22 février 2022]. L'ouverture des fenêtres permet de réduire les risques de contamination liés à la présence de différents virus, mais aussi de diminuer la concentration dans l'air de certains polluants. Par ailleurs, le renouvellement de l'air nécessaire pour limiter la transmission du coronavirus dépend du nombre d'élèves dans la classe, de la durée d'occupation, du taux d'aération et du volume de la pièce. "La mesure des concentrations en CO2 et la comparaison avec la valeur seuil de 800 ppm permet d'adapter la durée et la fréquence d'aération aux spécificités des locaux, à leur utilisation ainsi qu'aux conditions climatiques locales", explique le ministère.

A quoi servent les capteurs de CO2 à l'école ?

Les capteurs de CO2 permettent de mesurer le taux de CO2 dans une pièce et donc de mieux contrôler la qualité de l'air dans un espace clos. Car plus ce taux est élevé, plus la concentration des gouttelettes augmente. "La mesure de la concentration en CO2 à l'aide de capteurs permet d'évaluer facilement le niveau de renouvellement d'air" précise le ministère de l'Education nationale, qui recommande que chaque école soit équipée "de capteurs (mobiles ou fixes) afin de déterminer la fréquence d'aération nécessaire pour chaque local ou pour contrôler le bon fonctionnement de la ventilation mécanique".

Comment fonctionnent les capteurs de CO2 ?

Ces appareils fournissent le taux de CO2 exprimé en ppm (partie par million) et indiquent, grâce à des voyants lumineux ,quand les valeurs seuils (généralement 800 ou 1000 ppm) sont dépassés. Cette indication permet alors aux professeurs de savoir précisément à quel moment aérer la classe, notamment afin de réduire les risques de contamination et limiter la propagation du Covid à l'école.

Que faire quand les valeurs dépassent  800 ppm ?

Comme l'indique un document publié par le ministère de l'Education nationale, de la Jeunesse et des sports , un dépassement des valeurs seuils ne veut pas forcément dire que le risque de contamination est élevé. Il signifie surtout qu'il faut soit aérer davantage pour renouveler l'air en ouvrant les fenêtres, soit vérifier le bon fonctionnement de la ventilation mécanique.

Quels sont les avantages des capteurs de CO2 pour les élèves ?

Ce 31 janvier, l'organisme de surveillance de l'air Atmosud et la fédération "L'air et moi" ont rappelé que les capteurs de CO2 installés dans les écoles possédaient de nombreux avantages pour la santé des élèves. Ils permettent, en effet, d'alerter sur la concentration trop forte en dioxyde de carbone dans une pièce, et donc sur la nécessité d'aérer la pièce, un geste essentiel pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. Mais ils possèdent d'autres atouts. Ainsi, limiter la concentration de CO2 permet de diminuer la perte d'attention et la somnolence des élèves. "Les chutes d'attention, les problèmes de maux de tête, sont liés à des concentrations de CO2 trop importants Au-dessus de 1 500 ppm (parties par million) de CO2 dans l'air, il y a même une diminution des capacités cognitives", a aussi expliqué au Parisien Laurent Jeannin, chercheur à l'université de Cergy-Pontoise et titulaire d'une chaire sur l'école du futur, Pourtant le nombre de capteurs de CO2 dans les écoles reste très largement insuffisant comme l'avait reconnu Jean-Michel Blanquer début janvier. "Nous estimons à seulement 20 % environ le nombre d'écoles primaires qui sont aujourd'hui équipées. C'est davantage dans les collèges et les lycées mais cela reste totalement insuffisant… Rappelons qu'un capteur coûte environ 50 euros, que c'est une compétence des collectivités et que l'État a débloqué 20 millions d'euros pour celles qui n'auraient pas les moyens financièrement de s'équiper", avait expliqué le ministre de l'Education Nationale au Parisien le 2 janvier.

Plus de capteurs de CO2 dans les écoles ?

Le ministère de l'Education nationale souhaite en effet amplifier l'installation des capteurs de CO2 dans les établissements scolaires. "Je ne doute pas qu'on va aller vers l'équipement de tous", avait expliqué Jean-Michel Blanquer en décembre dernier. Quelques jours avant la rentrée scolaire, le ministre s'était déjà montré favorable à la généralisation de capteurs de CO2 dans les établissements scolaires. Ces dispositifs s'avèrent indispensables pour contrôler la qualité de l'air dans les classes et limiter les risques de contamination entre les élèves. Rappelons que le protocole sanitaire à l'école prévoit aussi l'aération des salles de classes au moins 15 minutes le matin avant l'arrivée des élèves, pendant chaque récréation, les intercours, au moment du déjeuner et le soir pendant le nettoyage, ainsi qu'une aération de quelques minutes toutes les heures. 

Et les purificateurs d'air ?

On sait que le Covid-19 peut se transmettre par les aérosols, les microgouttelettes en suspension dans l'air. Les purificateurs d'air permettraient de bloquer la transmission du virus dans l'air ambiant et donc de réduire les contaminations. Une étude commandée par la région Auvergne-Rhône-Alpes au laboratoire Virpath a d'ailleurs montré que les purificateurs d'air équipés de filtres haute performance peuvent capturer plus de 99% des virus du Covid-19. La question se pose alors sur l'utilisation de ces dispositifs dans les écoles, où les protocoles sanitaires mettent justement l'accent sur l'aération des classes et des locaux

Bien avant que le ministère de l'Éducation nationale n'appelle à utiliser ces purificateurs d'air, la région Auvergne-Rhône-Alpes avait mobilisé 10 millions d'euros pour en installer dans les écoles et les lycées de la région. Au total ce sont 2407 appareils qui ont été installés dans les salles de classes et cantines des établissements scolaires. Des détecteurs de CO2 ont également été installés dans plusieurs écoles de Lille, Paris et d'autres villes mais il s'agit d'initiatives isolées et non de réponses à une consigne nationale.