Attentats : 200 incidents dans les écoles

Très rapidement après les attentats terroristes de la semaine dernière, un certain vent de contestation s’est levé dans les écoles. Une minorité d’élèves a fait entendre des propos faisant l’apologie du terrorisme quand d’autres ont volontairement fait du bruit pendant la minute de silence. Dans un premier temps estimées au nombre de 70 par l’Education nationale, ces perturbations ont été revues à la hausse. En effet, dans un communiqué de presse du ministère de l’Education, on relève "200 incidents liés aux attentats de la semaine dernière se sont produits dans les établissements scolaires, dont une quarantaine ont été signalés à la police et la justice". Le ministère précise que "les données sont déclaratives et ne concernent que des incidents qui n'ont pas pu être réglés par les enseignants dans le cadre de la classe. Ils ne constituent donc pas un recensement exhaustif de l'ensemble des difficultés qu'ont pu rencontrer les équipes éducatives".

Des sanctions pour les élèves

Pour le ministère, il n’était pas question d’étouffer ces débordements. Après plusieurs réunions entre Najat Vallaud-Belkacem et les fédérations de parents, les préfets et les syndicats d’enseignants, des instructions de fermeté ont été données. Ainsi, "toutes les difficultés rencontrées ont été traitées localement, de manière proportionnée à la gravité des faits, par les équipes éducatives et pédagogiques, entre dialogue éducatif et sanctions disciplinaires, allant du rappel à l'ordre en présence de l’élève et de ses parents à la convocation de conseil de discipline".

Construire un dialogue

En plus des sanctions, il était aussi important de faire débattre les classes. Si la majorité des établissements scolaires s’y sont déjà pliés, la ministre a tout de même incité les recteurs à dépêcher, dès cette semaine, "dans chaque établissement qui en exprime le besoin, des inspecteurs pédagogiques habilités à les assister dans leur mission".

Au micro d’Europe 1 ce matin, un enseignant d’Histoire-Géographie en Seine-Saint-Denis, expliquait avoir fait face à quelques réactions hostiles qu’il a réussi à désamorcer "Je peux constater que notre rôle est extrêmement important : j'ai repris les paroles des élèves problématiques, en les reformulant, en faisant participer les autres".

Au-delà de ces évènements, le débat sur les valeurs républicaines va se poursuivre. En effet, Europe 1 annonce que les programmes d'enseignement moral et civique, qui entreront en vigueur la rentrée prochaine, vont être réécrits en tenant compte des attentats.