J’ai inscrit mon fils à un sport (enfin deux)

Le mois de septembre se termine et avec lui, un flot d’obligations communes à tous les parents. Moi j’ai passé le test de l’inscription à une activité. C’était pas banal.

La rentrée : nouvelle classe, nouvelle maîtresse, nouveau cartable, inscription à une activité. C’est dans la logique. Mon fils n’y a pas échappé (en plus, avec la mère sportive qu’il a, impossible d’y couper !). Mais avant qu’il se mette au sport, c’est moi qui ai transpiré. Le marathon des inscriptions m’a achevée. Et vlan dans les chakras !

Cette année, Hugo a choisi un sport de bourrins, alias le rugby. FYI : je n’ai rien contre les bourrins du type Michalak, Dominici… Du coup, nous sommes allés au forum des associations de notre ville en septembre pour trouver LE club où il restait des places ! Note pour plus tard : l’inscrire dès le mois d’avril comme toutes les mères parfaites et organisées.

Quand nous avons fini par lui trouver un cours, son papa (Bibou pour les intimes) n’a pas pu s’empêcher de parader comme un coq devant tout le monde… "Mon fils va faire du rugby par ci, Mon fils est un vrai rugbyman par là…" Je ne comprends pas tellement ce délire des hommes qui veulent à tout prix un petit garçon qui fait soit du foot, soit du rugby. Ça doit faire partie du pack de naissance de chaque mec. M’enfin, on ne m’a pas demandé mon avis ! Et justement, ça m’embêtait beaucoup qu’Hugo et Bibou aient le dernier mot. Donc j’ai décidé d’inscrire aussi mon fils à un cours plus… artistique, plus "mixte". J’ai nommé la… danse classique ! Eh oui ! Pas question d’avoir un macho à la maison ! Avec son justaucorps et ses chaussons, il risque pas de virer "moi je débarrasse pas" ou "les filles, c’est nul !".

En plus, toutes les études montrent que les stéréotypes sur les femmes et les hommes naissent dans la prime enfance et sont véhiculés par les parents. La répartition des tâches ménagères, ça commence dès le berceau ! (Cf le fameux 80% / 20 % dont l’injustice m’indignera toujours). Donc plus tard, mon petit Hugo deviendra un grand militant de la cause féminine grâce à sa maman chérie d’amour !

Vous auriez dû voir la tête de la caissière de Bicathlon quand elle a vu défiler sur son tapis les accessoires de rugby suivis du tutu, des chaussons et de la pince à chignon (je plaisante bien sûr). Mais bon, on assume (enfin plus moi que Bibou) et Hugo n’a pas l’air traumatisé. YES !

Je vous avais promis du lourd, vous n’allez pas être déçues ! Le samedi, Hugo a eu son premier cours de rugby. Au signal de l’entraineur qui hurlait des "Go ! Go !", mon petit se jetait dans la mêlée. J’ai eu peur de le retrouver en morceaux mais finalement il en est ressorti indemne. RAS donc. Le mercredi suivant, c’était son premier cours de danse classique. Pour répondre à votre question implicite : non, il n’était pas le seul garçon (j’avais pris soin de briefer 2-3 copines qui ont emmené leurs bonshommes aussi). Au bout de 30 minutes, tout le monde s’accordait à dire qu’Hugo avait la grâce de sa maman. Je ne me sentais plus de joie : je l’voyais déjà en haut de l’affiche. Je l’voyais déjà riche et adulé. Je l’voyais déjà rat de l’Opéra. Jusqu’à ce que la prof crie "Go ! Go !" et que mon rat se transforme en taureau et plaque au sol sa camarade en tutu. La prof n’a pas paru remarquer la grâce de son plaquage. Et mon petit rat et moi, on est rentrés frustrés et incompris. Heureusement, Bibou m’a été de bon conseil : va falloir que je fasse des ronds de jambes à la prof avant le prochain cours...

PS : En même temps, vous ne trouvez pas ça bizarre que le prof de rugby et la prof de danse classique aient le même mot-clé ? M’est avis qu’ils ne doivent pas que se dire bonjour…