"En Israël, la vie reprend avec les enfants"

Céline est maman de 5 enfants. Après un an de Covid et trois confinements stricts en Israël, elle profite enfin des plaisirs de la vie en famille. Sorties à la plage, au restaurant, retrouvailles, barbecue au parc, reprise de l'école... Quelles mesures ont permis ce retour à la vie normale ? Témoignage d'une maman qui prend enfin l'air, de nouveau.

"En Israël, la vie reprend avec les enfants"
© Céline F.

Ecoles, confinement, restrictions : quelles différences avec la France ?

Israël est le premier pays à avoir confiné la population avec une restriction des sorties dès le 14 mars 2020. Les habitants ont vécu trois confinement stricts avec des autorisations de déplacements à seulement un kilomètre de chez eux pour faire du sport ou se promener. Alors que la France a principalement maintenu ses écoles ouvertes, tous les établissements scolaires étaient fermés avec des cours à distance, à chaque confinement. "Nous avions deux ordinateurs et l'école nous en a fourni un de plus pour pouvoir faire les cours en zoom", nous explique Céline, maman de 5 enfants : Yossef, 14 ans, Refaël, 13 ans, Nathan, 12 ans, David, 10 ans, et Nahama, 5 ans. Certes, la fermeture des écoles a eu des conséquences sur le décrochage scolaire, de manière générale. "L'un de mes garçons a rencontré plus de difficultés que les autres, les liens ne fonctionnaient pas toujours et les cours peu adaptés, mais dans l'ensemble, les écoles se sont bien organisées pour les trois grands. Mon dernier qui est en CM1 n'a pas le niveau quasiment dans toutes les matières, je pense qu'il devra tout refaire l'an prochain". Autre différence avec la France : les classes ont, dès le premier confinement, fermé dès le premier cas de Covid-19 avec 10 à 14 jours d'isolement selon le résultat du test. La France a choisi de mettre en place ce protocole en mars 2021, les fermetures de classes n'avaient lieu auparavant qu'à partir de trois cas de Covid-19. La durée d'isolement était par ailleurs portée à 7 jours, puis à 10 jours.

Comme les petits Français, le plus difficile pour les enfants a été de ne plus voir leurs copains de classe, de ne pas pouvoir se défouler. Pour pallier à ce manque d'exercices, Céline a organisé des activités à la maison. "On a fait beaucoup de travaux manuels, des séances de sport sur YouTube et C8, des ateliers pâtisserie lors du premier confinement". Elle était alors en activité partielle, avec une rémunération à 70% de son salaire brut (selon le nombre d'enfants) contre 84% en France. "Pour les confinements suivants, j'ai préféré travailler, et c'est mon mari qui télétravaillait tout en s'occupant des enfants à la maison". 

Une Bar-Mitzva à deux personnes, la seconde sur Zoom

L'an dernier, son aîné Yossef, qui fêtait son 13e anniversaire a célébré sa Bar-Mitzva en confinement. "Nous n'étions que deux ce jour-là, le 2 avril 2020, et nous l'avons organisée en bas de notre immeuble. Son deuxième enfant, Refaël, a pu le fêter cette année entre deux confinements, les mesures étant moins restrictives, avec 10 personnes à la synagogue, quelques invités à l'extérieur et la famille sur Zoom, notamment pour les proches vivant en France.

Enfin, un retour à la vie normale : comment ça se passe ?

Ces trois confinements - plus stricts et souvent plus respectés que dans d'autres pays - a permis à Israël de sortir de cette crise sanitaire. "Les trois confinements stricts avec notamment la fermeture des écoles, la limitation des voyages, le tout combiné à une vaccination massive a vraiment permis de faire accélérer les choses. On a donc pris notre mal en patience et l'on savait qu'on avait une date butoir", témoigne Céline. Israël a en effet levé les mesures de restrictions à partir du 7 mars 2021. "Nous avons tous été vaccinés, mais les enfants de moins de 16 ans ne le sont pas encore. Ils devraient pouvoir se faire vacciner à partir de la semaine prochaine, mais je ne suis pas encore sûre de vouloir le faire, car je n'ai pas encore assez de recul pour les petits". Céline et son entourage ont donc reçu, une semaine après la deuxième dose de vaccin, un passeport vert avec un code barre, qui donne accès à tout (restaurants, hôtels, etc.). 

Restaurants, excursions avec la classe, et vacances à la plage

Pour fêter la fin du confinement, "nous sommes allés dans un restaurant à Jérusalem, c'est la première chose que nous avons faite". Seules les personnes ayant un passeport vaccinal peuvent entrer à l'intérieur du restaurant, les autres restent en terrasse, y compris les parents (vaccinés) avec des enfants qui ne sont pas vaccinés. 

Les enfants ont pu retourner à l'école, retrouver leurs amis. "D'ailleurs, ils ne sont pas rentrés après l'école, et sont directement sortis avec leurs copains, jouer au foot, se balader, retrouver leur vie d'avant", raconte Céline. Les excursions ont également repris avec les classes. "David s'est rendu à Emek Atsvayim, une vallée dans laquelle on peut observer des gazelles, une belle sortie en pleine nature".

Barbecue en plein air et vacances en famille à la plage. Toute la famille a également fait le chemin jusqu'à Netanya, pour profiter de vacances, tous ensemble, à la plage. Au programme : retrouvailles avec les parents, les oncles et tantes, les cousins et cousines... Les enfants ont pu retrouver leurs proches, embrasser leur mamie, s'accrocher à une bouée en mer tirée par un bateau, les grands ont même fait du jet-ski. "Nous avons également organisé un grand barbecue dans un parc, à 20 personnes, avec des jeux pour les enfants". 

Un an après cette période de Covid, "même si cela a été difficile pour tout le monde, on s'en est enfin sortis, on vit aujourd'hui une vie normale", se réjouit Céline. Le gouvernement devrait d'ici une semaine ne plus obliger la population à porter des masques. Un soulagement pour cette mère de famille nombreuse, qui a eu la possibilité de célébrer son 40e anniversaire entourée de ses proches, dès la levée des restrictions.