Un an après le Covid, les enfants lourdement impactés

Un an après le début de la pandémie, l'Unicef dévoile une nouvelle réalité dégradée et dévastatrice pour les enfants du monde. Mariages forcés, pauvreté, déscolarisation, santé mentale... Quasiment tous les principaux indicateurs de l'enfance ont régressé.

Un an après le Covid, les enfants lourdement impactés
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"Après un an de pandémie de COVID-19, quasiment tous les principaux indicateurs de l'enfance ont régressé", annonce Henrietta Fore, directrice générale d'UNICEF dans un communiqué publié ce jeudi 11 mars. Et de souligner que "le nombre d'enfants affamés, isolés, maltraités, anxieux, vivant dans la pauvreté ou contraints au mariage a augmenté". Et ce n'est malheureusement pas tout. Leur accès à l'éducation, à la socialisation, aux soins, à la protection et à la nutrition a diminué. Ainsi, pour la directrice de l'UNICEF : "Tout indique que les enfants subiront les séquelles de la pandémie pendant des années à venir."

La pauvreté des enfants devrait augmenter d'environ 15 %

Comme le détaille le communiqué de l'UNICEF, dans les pays en développement, la pauvreté des enfants devrait augmenter d'environ 15 %. Cela concerne 140 millions d'enfants supplémentaires qui devraient vivre au-dessous du seuil de pauvreté. Et parmi les conséquences à craindre selon le Fonds des Nations Unies pour l'enfance, "le nombre d'enfants de moins de cinq ans atteints d'émaciation ou de malnutrition aiguë pourrait avoir augmenté de 6 ou de 7 millions depuis le début de l'année, pour atteindre près de 54 millions d'enfants émaciés, soit une hausse de 14 %". Cela pourrait engendrer 10 000 décès d'enfants supplémentaires par mois. La plupart des enfants concernés résident en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Sans compter que dans les pays les plus pauvres, les risques sanitaires liés à la crise sont augmentés. En effet, on compte près de 3 milliards de personnes dans le monde sans installations sanitaires de base, permettant de se laver les mains avec de l'eau et du savon, l'un des principaux gestes barrière pour lutter contre le Covid-19 et s'en protéger. "Dans les pays les moins avancés, les trois quarts des habitants, plus des deux tiers des écoles et un quart des établissements de santé ne disposent pas des services d'hygiène de base nécessaires à la réduction de la transmission de la COVID-19. En moyenne, 700 enfants de moins de cinq ans meurent chaque jour de maladies dues au manque d'eau, d'assainissement et d'hygiène", précise l'Unicef.

Depuis un an, beaucoup d'enfants du monde sont déscolarisés

A cette pauvreté s'ajoute une déscolarisation. En effet, 168 millions d'élèves dans le monde ont leurs écoles fermées depuis près d'un an. Et la majorité de ces établissements scolaires partiellement ou complètement fermés se trouve en Amérique latine et dans les Caraïbes. En outre, l'UNICEF estime qu'au moins 1 élève sur 3 n'a pas pu accéder à l'enseignement à distance pendant la fermeture de son école.

10 millions de mariages forcés supplémentaires

Autre menace à craindre : l'augmentation des mariages d'enfants de par le monde. L'UNICEF estime ainsi qu'environ "10 millions de mariages d'enfants supplémentaires pourraient avoir lieu avant la fin de la décennie, ce qui compromettrait des années de progrès accomplis contre cette pratique". 

La santé mentale des enfants en péril 

Le communiqué de l'UNICEF évoque aussi les risques que la crise sanitaire a pu engendrer sur la santé mentale des enfants. En effet, "au moins 1 enfant sur 7 a été soumis à des mesures de confinement pendant la plus grande partie des 12 derniers mois". Or, comme le souligne l'UNICEF, cet enfermement "est source d'anxiété, de dépression et d'isolement". Des troubles mentaux difficiles à traiter d'autant plus qu"en novembre 2020, plus des deux tiers des services de santé mentale pour les enfants et les adolescents avaient été interrompus". 

"Protéger cette génération afin qu'elle ne soit pas une génération perdue"

"Les enfants doivent être au cœur des efforts de redressement", conclut Henrietta Fore. Pour ce faire, "il faut donner la priorité aux écoles dans les plans de réouverture, fournir une protection sociale, y compris des transferts monétaires, aux familles et faire bénéficier de services essentiels les enfants les plus vulnérables. Ce n'est que dans ces conditions que nous pourrons protéger cette génération afin qu'elle ne soit pas une génération perdue."