56% des Français contre un retour à l'école le 22 juin

La reprise obligatoire de l'école le 22 juin pour tous suscite une vague de désapprobation chez les parents. Selon un récent sondage, une personne sur deux pense que c'est une mauvaise décision.

56% des Français contre un retour à l'école le 22 juin
© Evgeny Atamanenko

[Mise à jour du 19 juin à 12h40]. Le 14 juin dernier, Emmanuel Macron annonçait que les écoliers (sauf les lycéens) retourneraient tous en classe à partir du 22 juin. Quinze jours de cours "obligatoires" que ne comprennent pas la plupart des Français... Selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour FranceInfo et Le Figaro publié le 18 juin, 56% de la population pense que c'est une mauvaise décision. Mais les plus désapprobateurs sont les parents d'élèves qui s'y opposent à 70% ! Si les Français sont nombreux à avoir perdu confiance en le ministre de l'Education nationale (58%) et plus globalement dans la gestion de la crise sur la question de l'école, ils saluent le travail des professeurs ! 65% des sondés sont reconnaissants du travail des enseignants et de leurs propositions en terme de nouveaux outils efficaces pour mettre ne place la continuité pédagogique. Alors que le gouvernement annonçait envisager une sanction contre les professeurs en rupture sur le temps du confinement, 66% des Français pensent qu'ils sont parvenus dans leur immense majorité à conserver un enseignement de qualité. 

Des avis divergents sur la reprise de l'école

Cela n'empêche pas les Français d'être globalement inquiets de l'effet de ces deux mois de confinement sur l'éducation des enfants. Les trois quarts pensent que cela aura des conséquences négatives sur le niveau de l'ensemble des élèves, au point d'accentuer les inégalités pour certains (70%). Pour autant, lorsqu'il est question de renvoyer les enfants en classe, les avis sont partagés. Le sondage révèle de grandes disparités selon la classe sociale et l'appartenance politique des parents interrogés. Les Français les plus modestes sont mécontents de cette mesure à hauteur de 62%. Mais le chef de l'Etat n'a pas que des opposants dans cette décision : 80% des sympathisants LREM approuvent le retour à l'école obligatoire dès le 22 juin. A mesure que l'on se rapproche de l'autre côté de l'échiquier politique, la contestation se fait plus grande. Chez les Insoumis, 78% sont contre, quand 60% des sympathisants PS s'y opposent. En terme de décision concrète, ça donne quoi ? Il reste une certaine part d'hésitation : 30% des Français sondés s'interrogent encore à remettre ou non leurs enfants à l'école pour les deux dernières semaines de l'année. Un quart a été clair sur sa décision : c'est non, leurs enfants ne retourneront pas en classe. Pour sûr, ils sont 45% à dire oui

Que risque-t-on à ne pas renvoyer son enfant en classe ? 

Jean-Michel Blanquer a déclaré qu'à partir du 22 juin : "On revient à la présence physique obligatoire. On doit venir à l'école." En théorie, cela signifie que la loi française classique s'applique à ces deux dernières semaines de cours. Donc, si les enfants ont des absences répétées sans motif valable (maladie de l'enfant, maladie contagieuse dans la famille, réunion solennelle de famille), l'école peut le signaler et entraîner un dossier pour poursuite pénale. La famille serait alors accusée de compromettre l'éducation de l'enfant. Cela dit, toutes ces démarches prennent du temps. Ni la période compliquée, ni le peu de jours de cours restants ne permettent d'en arriver là. Concrètement, à part une remontrance de l'école, un parent qui ne renverrait pas son enfant pour terminer l'année 2020 en classe ne risquerait rien

Le 11 mai déjà, les Français étaient défavorables à un retour à l'école

Le 11 mai, la Fédération des médecins de France donnait un avis défavorable à la réouverture des écoles, qu'ils qualifiaient de "risque inutile". Au mois d'avril, 64% des Français avaient déclaré ne pas avoir l'intention d'envoyer leur enfants à l'école à la levée du confinement. 63% d'entre eux étaient opposés à la réouverture des établissements scolaires et 60% pensaient que cette décision avait été prise pour des raisons économiques.