Attentats : un guide pour en parler en colos

Le ministère de la Jeunesse et des Sports a envoyé un courrier aux animateurs de colonies de vacances pour les aider à parler des attentats aux enfants.

Attentats : un guide pour en parler en colos
© epicstockmedia

Trouver les mots justes pour parler des attentats aux enfants n'est pas toujours facile. La tuerie de Nice s'étant produite durant les vacances scolaires, le ministère de la Jeunesse et des Sports a fait parvenir un courrier à tous les "organisateurs d'accueils collectifs de mineurs" pour les aider à aborder le sujet avec les jeunes éloignés de leurs parents. Ce guide, supervisé par des pédopsychiatres, contient des recommandations que les moniteurs et accompagnateurs pourront utiliser durant les colonies de vacances. "En cette période estivale, plusieurs millions d'enfants sont accueillis dans les structures de vacances. Il est important de ne pas les laisser désemparés, il convient de leur parler et plus encore de les faire parler", précise le ministère.

Comment en parler aux enfants ?

  • Etre à l'écoute. Le ministère de la Jeunesse et des Sports recommande aux animateurs d'être à l'écoute, de laisser l'enfant s'exprimer et de veiller à ce que la parole de chacun soit respectée lors d'échanges en groupe.
  • Afin de protéger les enfants, les images, vidéos et propos choquants doivent être mis de côté. La réalité ne doit pas pour autant être édulcorée, mais rien ne sert de rentrer dans les détails.
  • Laisser exprimer ses émotions. "Les enfants ne comprendraient pas qu'un événement aussi choquant soit discuté sans émotion", précise le ministère. 
  • Adapter les discussions à l'âge de l'enfant. Si l'enfant a moins de 6 ans, il est conseillé d'insister sur le retour à la normale. A partir de 6-7 ans, les animateurs peuvent évoquer "la réprobation générale de l'acte, la force de la Loi, et le rôle de protection qu'ont les adultes à l'égard des enfants". Entre 8 et 9 ans, les événements qui se sont produits peuvent être abordés plus précisément, toujours sans brutalité. Enfin, s'il s'agit d'adolescents, les échanges peuvent être argumentés. Les principes démocratiques de libre expression et de laïcité peuvent être rappelés tout en précisant le cadre de loi.

Voici un exemple de discours qui permet de faire le point sur les événements, mais aussi de rassurer l'enfant en lui rappelant que les autorités ont tout fait pour sécuriser la population, en terminant sur une note de solidarité. "La police et l'armée ont été appelées pour nous protéger. Pour l'instant, il n'y a plus de danger. Nous sommes tous très tristes de ce qui s'est passé. Un homme au volant d'un camion a foncé dans la foule. Les gens ont eu très peur car ils ont été surpris et ne se méfiaient pas. Ceux qui commettent ces actes sont des terroristes. Ce sont des personnes qui ne supportent pas que d'autres aient des idées différentes d'eux et qui au lieu de s'exprimer avec des mots, utilisent la violence et tuent. Ils veulent nous faire peur et nous provoquer. Ils veulent semer la pagaille dans notre pays. Nous devons rester soudés les uns les autres".