La réforme des rythmes scolaires coûte (toujours) trop cher

Interrogé par Le Parisien, François Baroin a expliqué que les communes ne peuvent plus payer la réforme des rythmes scolaires. Il réclame ainsi une aide de 640 millions d’euros à l’Etat.

La réforme des rythmes scolaires coûte (toujours) trop cher
© Jaromír Chalabala

Les communes ne peuvent plus payer la réforme des rythmes scolaires. C'est ce qu'a assuré François Baroin, président de l'Association des maires de France (AMF), au journal Le Parisien. Celui-ci estime en effet que les aides actuelles de l'Etat, soit 440 millions d'euros, sont insuffisantes.

Car si cette réforme a des points positifs comme notamment la meilleure coopération des acteurs locaux de l'éducation, "ces points sont minoritaires par rapport à la permanence de difficultés qui, au bout de deux, puis trois ans, auraient dû s'estomper". Le sénateur-maire de Troyes a en effet expliqué au quotidien que "la revendication des maires ne porte pas sur la remise en cause de la réforme, mais sur son financement. On ne peut pas demander à des petites communes rurales de porter à bout de bras un aménagement de cette nature, sans accepter son prix réel". Il réclame ainsi une rallonge budgétaire de 640 millions d'euros en conséquence de la réforme. "L'état nous a vivement encouragés à embaucher des contrats aidés, et il a fallu gérer des contraintes réglementaires, les questions de sécurité, l'aménagement général, l'organisation des transports scolaires… Tout cela a un coût", a-t-il affirmé ajoutant que "l'Etat a décrété un aménagement des rythmes scolaires. Il ne serait pas choquant qu'il paye à 100% une réforme qu'il a imposée".

Les conséquences sur les apprentissages bientôt dévoilées. La réaction de la ministre de l'Education ne s'est pas fait attendre. "L'Etat n'a jamais dit que c'était gratuit pour les communes, que de mettre en place les rythmes scolaires, c'est précisément pour cette raison que nous avons mis en place un fonds de soutien pour les y accompagner et que j'ai pris la décision de le pérenniser", a répondu Najat Vallaud-Belkacem sur BFMTV et RMC. Elle en a par ailleurs profité pour annoncer qu'elle ferait d'ici peu "un point d'étape sur les premiers résultats" d'une étude sur l'effet de la réforme des rythmes scolaires "en termes d'apprentissage des enfants". La ministre avait en effet lancé à la rentrée 2015 plusieurs études afin d'évaluer les conséquences de cette réforme sur les apprentissages.