Les bracelets de couleur pour récompenser la bonne conduite des collégiens font polémique

Après les bons points qui récompensent les écoliers pour leurs bonnes réponses en classe, place aux bracelets de couleurs pour encourager la bonne conduite et l'autonomie des collégiens. A Tours, les établissements scolaires privés de Christ-Roi et Sainte-Jeanne-d'Arc distribuent chaque semaine des bracelets en fonction du comportement de leurs élèves. Le principe : plus ils obtiennent de points, plus ils ont de droits. Au collège Christ-Roi par exemple, il existe sept différentes couleurs qui permettent ensuite d'animer un club à l'école, d'aller manger à la cantine quand on le souhaite, de participer à des événements durant l'année scolaire... Ceux qui obtiennent le plus de points (30 points ou plus) reçoivent un bracelet vert, qui leur donne le droit de sortir dans la cour sur les temps de permanence, d'accéder au parc sur le temps de la pause ou du midi... Au collège Sainte-Jeanne-d'Arc, les "cartes d'autonomie" ont été mises en place dès 2009 pour responsabiliser les élèves. Ici, les jeunes qui obtiennent un bracelet jaune peuvent se rendre dans la salle informatique sans être accompagnés d'un adulte, ou se faire prêter la clé d'une salle. Quant aux élèves exemplaires, ils pourront même être dispensés de devoirs (excepté les devoirs notés à faire à la maison). 

Une méthode qui ne fait pas l'unanimité. "Ce dispositif est la contrepartie des exigences que nous formulons et démontre la confiance que nous sommes prêts à accorder à nos élèves", est-il précisé sur chacun des sites des établissements. Néanmoins, ce principe pédagogique basé sur la bonne conduite et non sur les résultats crée la polémique. Dominique Lemoine, conseiller départemental de Tours dénonce "une stigmatisation pure et simple". Selon lui, cette méthode est "inadmissible" et "il y a bien d'autres moyens éducatifs pour motiver les élèves !", a-t-il écrit en commentaire sur facebook. "Si ce système est avéré, je ferai en sorte de mobiliser d'autres élus pour que ces agissements cessent le plus rapidement possible", a-t-il déclaré au Figaro. 

"La fédération pense que c'est stigmatisant, inefficace pour restaurer le dialogue, l'autorité, le vivre-ensemble. C'est un système qui relève de l'affichage, vraisemblablement destiné à rassurer les parents en proposant des solutions de facilité. Il s'agit ni plus ni moins d'une campagne de communication pour les établissements. C'est un procédé antidémocratique entre les élèves puisque celui qui dispose d'un bracelet rouge ne peut se présenter comme un délégué de classe. C'est navrant quand on sait que c'est au collège que l'on se prépare une conscience citoyenne", précise quant à elle Liliana Moyano, présidente de la FCPE.