Une assurance "anti-insulte" pour plus d'un professeur sur deux

Plus de la moitié des enseignants ont souscrit à une assurance "anti-insulte" pour se défendre face à des élèves et des parents de plus en plus indisciplinés. Un chiffre en constante augmentation.

Une assurance "anti-insulte" pour plus d'un professeur sur deux
© Zlatan Durakovic

Insultes, menaces, harcèlement… Au cours de leur carrière, les professeurs ne sont pas à l’abri de divers incidents. Et parce qu'il n’est alors pas facile de savoir comment gérer seul cette situation, 461 000 profs, soit plus d’un enseignant sur deux, contractent une assistance juridique spécifique, selon une information du Parisien. Les souscriptions ne cessent d’ailleurs d’augmenter avec une progression de plus de 2,7% en France entre 2011 et 2014. Le quotidien affirme par exemple qu’en Seine-Saint-Denis, la progression est de... 18,2% sur cette même période. Pas étonnant lorsque l’on sait que le nombre de contestations envers les professeurs est en nette augmentation ces dernières années.

Accompagnement juridique, soutien psychologique, protection des dommages corporels… La Maif et les Autonomes Solidarité laïques (ASL) proposent en fait depuis plusieurs années une assurance "offre métiers de l’éducation" qui connaît un succès grandissant auprès des profs. Ces derniers la considèrent comme ""l’assurance anti-insulte" ou "anti-menace", selon le quotidien. Tous la voient en tout cas comme l’arme de défense indispensable des enseignants attaqués par un élève ou parent". Car en cas d’incident, cette assurance offre un accompagnement juridique, un soutien psychologique et moral mais aussi une protection des dommages corporels pour moins de 40 euros par an. Interrogée par Le Parisien, une jeune enseignante estime que "c’est un soutien obligatoire, même si on espère ne jamais s’en servir […]. On sait bien qu’en cas d’incident l’Education nationale ne sera pas forcément là pour nous aider". Très peu de dossiers sont en effet ouverts chaque année par l'Education nationale "pour défendre ses fonctionnaires victimes de conflits".

Plus de 9 000 dossiers chaque année. Le temps où parents et élèves ne contredisaient pas les professeurs semble aujourd'hui passé. "Les enfants ont souvent raison aux yeux des parents lorsqu’il y a un conflit avec un enseignant", remarque Jacques Dureux, responsable produits à la Maif. Chaque année, la Maif et les ASL gèrent ainsi plus de 9 000 dossiers. Parmi eux, 36% "concernent des "insultes ou menaces" d’un élève ou d’un parent envers son prof et 32% des diffamations". Grâce à cette assurance, les enseignants peuvent se défendre vis-à-vis des parents ou saisir eux-mêmes la justice, une façon alors de marquer le coup.