Pourquoi nos enfants ont besoin d’univers fantastiques

Séries animées en boucle, livres, déguisements et objets dérivés : certains héros prennent une place qui peut sembler démesurée dans la vie de nos enfants. Et pourtant, les contes, leurs héros et leurs univers fantastiques ont toute leur importance dans le développement de nos têtes blondes.

Pourquoi nos enfants ont besoin d’univers fantastiques
© Fotolia

Des histoires pour bien grandir 
En version animation ou en version lecture, les contes ont un rôle de premier ordre dans le développement des enfants ; on l’oublie souvent, mais grandir n’est pas si facile et leur petite tête est remplie de questions, parfois de tourments : angoisse de séparation, rivalité fraternelle, déceptions en tout genre. Les histoires fantastiques leur permettent d’affronter certaines de ces peurs et/ou difficultés et d’affirmer, puis d’accepter, certains traits de leur personnalité. 
La limite entre l’imaginaire et le réel reste floue un certain temps pour les enfants, ce qui permet aux contes de leur faire appréhender la vie très concrètement, contrairement à ce que l’on pourrait penser. N’imaginez pas duper un enfant en essayant de lui faire croire que la vie est toute rose : dès leur plus jeune âge, ils ont conscience du fait que la vie peut se montrer plus ou moins difficile. Et c’est justement ce que pointent les histoires fantastiques : des épreuves se présentent au héros qui, au lieu de fuir, les affronte courageusement et en sort vainqueur.

Une identification bénéfique
La Reine des Neiges, Cendrillon, Blanche Neige, Peter Pan, Harry Potter ou encore Harold, le premier viking à avoir apprivoisé un dragon : les héros auxquels les enfants aiment s’identifier ne manquent pas. Et pour cause. Les contes et histoires fantastiques, loin d’être exclusivement un divertissement, ont une portée bien plus profonde : dans chaque histoire sont abordés des thèmes précis qui correspondent en premier lieu aux principales peurs rencontrées pendant l’enfance, et aux notions de bien et de mal. 
En s’identifiant au héros ou à l’anti-héros, l’enfant apprend à cerner sa personnalité, tout en se rassurant. Se sentant proche du héros, il apprécie ses qualités, son courage, sa générosité, sa positivité ; mais l’inverse vaut également : en s’identifiant au " méchant " de l’histoire, il projette sa violence et ses émotions négatives, apprend que le mal ne mène pas à la victoire, et se déculpabilise par la même occasion, s’apercevant qu’il n’est pas le seul à ressentir ces émotions négatives.

Un moyen pour vaincre ses peurs et prendre confiance
Il/elle demande la même histoire tous les jours ? Pas de panique, c’est normal. Selon les périodes, l’âge, les circonstances, les enfants ont plus ou moins d’affinités avec certains univers fantastiques. Ils choisissent ainsi ceux qui correspondent à leurs préoccupations du moment. Les histoires de loup font frémir les plus petits qui ont encore la peur d’être dévorés (qu’il est rassurant d’entendre que le loup se brûle les fesses dans la marmite des trois petits cochons et disparaît à jamais !), Blanche Neige aborde le thème du deuil d’un parent, Cendrillon la jalousie fraternelle… 
Au fur et à mesure de l’histoire, les enfants affrontent leurs peurs, frémissent et rient, puis s’inquiètent, jusqu’au dénouement qui sera évidemment heureux, car le bien remporte la partie sur le mal. Forts de cette constatation et de cette aventure intellectuelle, ils progressent et grandissent, portés par leurs héros.