Ecole primaire : moins de redoublement mais toujours des inégalités

Selon une étude du ministère de l'Education nationale, le taux de redoublement à l’école primaire a considérablement diminué. Les enfants issus de milieux défavorisés sont toutefois plus touchés.

Ecole primaire : moins de redoublement mais toujours des inégalités
© Claudia Paulussen

En trente ans, les taux de redoublement en CP et en CE1 ont considérablement baissé, selon une étude de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP). Celui de CP a ainsi été divisé par 4 entre 1978 et 2011, et celui de CE1 par 2,5. Cette baisse du redoublement est due principalement à la loi d’orientation de 1989 (loi Jospin) qui stipule que la durée passée par l’élève dans un cycle ne peut être allongée de plus d’un an. Bien qu'il y ait une diminution des chiffres, les élèves qui ont redoublé en CP et/ou en CE1 ont du retard en CE2. Ils étaient ainsi 20% en 1978, 12% en 1997 et 6% en 2011 à avoir du retard en CE2. Les filles le sont d’ailleurs moins souvent que les garçons même si cet écart a été réduit de moitié en trente ans. De même, il apparaît que les élèves nés en début d’année ont moins de retard par rapport aux autres.

Les inégalités sociales persistent. Cette étude fait apparaître des inégalités sociales, et ce malgré la forte baisse du retard en CE2. Avec 21% en 2011, le taux de retard des enfants d’inactifs est en effet nettement supérieur aux autres catégories. En trente ans, le retard en CE2 est passé de 33% à 11% pour les enfants d’ouvriers non qualifiés et de 22% à 9% pour ceux d’ouvriers qualifiés. Déjà peu répandu en 1978, le retard au sein des catégories sociales les plus favorisées est quant à lui quasi inexistant en 2011 avec 1,3% pour les enfants d’enseignants et 1,7% pour ceux de cadres.

Les résultats au CP sont déterminants. Le niveau des acquis au début du CP a une influence sur la suite du parcours scolaire. Ainsi, plus ce niveau est faible, moins l’élève atteindra la classe de CE2 deux ans après avoir intégré le CP pour la première fois. Ce sont d’ailleurs les élèves issus de milieux défavorisés qui ont les moins bons résultats aux évaluations de CP. Le niveau de diplôme de la mère joue également un rôle très important dans la réussite des élèves les plus faibles. Plus ce niveau de diplôme est élevé, plus les risques de redoubler sont faibles. Si les facteurs sociaux et culturels ont une influence sur le redoublement des enfants, l’environnement familial n’est pas en reste. Il apparaît en effet que les enfants issus de familles monoparentales ou recomposées et ceux qui sont issus de familles nombreuses (quatre enfants ou plus) ont plus de risques d’arriver "en retard" en CE2.