Ne faites pas cette erreur avec vos enfants : ils pourraient en garder des séquelles à l'âge adulte
Beaucoup de parents pensent faire le nécessaire tant que tout roule à la maison. Pourtant, un acte manqué peut marquer un enfant durablement. Et, il échappe même aux familles les plus attentionnées.
On sait que le cerveau enregistre ce qui arrive, pas ce qui manque. Si l'on vous demande de raconter un fait d'hier, vous en trouverez un. Mais, si l'on vous demande de citer quelque chose qui ne s'est pas produit, c'est immédiatement plus flou. Notre mémoire fonctionne ainsi : elle retient les événements, non les absences. C'est ce principe qui a donc conduit les chercheurs à se pencher sur tout ce qui, durant l'enfance, pouvait avoir un impact significatif.
En effet, d'après une recherche publiée dans le Journal of Clinical Child & Adolescent Psychology, de nombreux adultes disent avoir grandi dans un environnement chaleureux, sans difficultés particulières. Rien de traumatisant, rien de spectaculaire. Pourtant, ils se décrivent parfois comme incomplets, trop durs avec eux-mêmes, incapables de comprendre l'origine d'un malaise persistant. Ils se reprochent de ne pas être "assez" ou d'être "trop", sans trouver de point d'appui dans leurs souvenirs. Ils concluent alors que le problème vient d'eux, puisqu'ils n'identifient aucune situation marquante qui expliquerait ces sentiments.
Certaines scènes du quotidien suffisent pourtant à expliquer d'où viennent ces malaises. Par exemple, lorsqu'un enfant rentre de l'école en traînant un peu les pieds, les premières réflexions qui traversent l'esprit d'un adulte sont : il a eu une journée compliquée, un petit conflit, un résultat décevant, bref, la vie normale d'un enfant. Puis, à la maison, le rythme continue. Personne ne remarque vraiment l'état de l'enfant, et lui n'insiste pas. Néanmoins, quand ce type de situation se répète, il peut en découler un manque réel dans sa construction intérieure. Autrement dit, le fait de négliger les émotions de ses enfants, de ne pas les repérer, les valider, ni leur donner de place, est une erreur non négligeable. Celle-ci aura tendance à se répercuter à l'âge adulte, c'est pourquoi en prendre conscience permet déjà de casser le cycle et d'offrir un meilleur cadre à ses enfants.
Ce mécanisme peut même se poursuivre d'une génération à l'autre. Un adulte qui n'a jamais appris à repérer certains signaux chez lui peinera à les repérer chez ses enfants. Non par manque d'intérêt, mais parce qu'il n'a pas eu de modèle pour le faire. Le phénomène se reproduira alors presque automatiquement. Il est donc nécessaire de rester vigilant.