Enfants de familles modestes : trois fois moins de chances d'être riches

Les inégalités sociales sont encore très présentes dans notre pays. Pour preuve, une étude de l'INSEE révèle que les enfants de familles aisées ont trois fois plus de chances d'être parmi les 20% les plus riches que ceux issus de familles modestes.

Enfants de familles modestes : trois fois moins de chances d'être riches
© Jovannig-123RF

Si elles ont été réduites ces dernières décennies, les inégalités sociales demeurent fortes dans notre pays et se reproduisent de génération en génération. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée par l'INSEE  et publiée ce 18 mai qui a directement mis en lien les revenus des parents avec ceux de leurs enfants de 28 ans, afin de déterminer la mobilité intergénérationnelle des revenus.

L'inégalité des chances ?

Les résultats sont sans appel. Une fois entrés dans la vie professionnelle, "Les enfants de familles aisées ont trois fois plus de chances d'être parmi les 20 % les plus aisés que ceux issus de familles modestes : les inégalités se reproduisent donc en partie d'une génération à l'autre", révèle en effet l'étude qui précise que mieux les parents sont classés dans l'échelle des revenus, mieux le sont également en moyenne leurs enfants par rapport aux jeunes adultes de leur génération. L'étude révèle aussi que les hommes ont une probabilité plus élevée que les femmes de progresser dans l'échelle sociale tout comme les enfants issus de familles ayant des revenus du patrimoine.

Une mobilité plus grande chez les enfants d'Ile-de-France

La mobilité varie également selon la région dans laquelle vivent les enfants à leur majorité. Ainsi, les enfants vivant en Ile-de France ont plus de chances de progresser socialement que les enfants ayant grandi dans les Hauts-de-France et en Normandie. Les enfants d'immigrés connaissent également une mobilité sociale contrastée : s'ils ont ont en moyenne une probabilité plus forte de réaliser une mobilité ascendante -surtout s'ils habitent dans une grande ville-, ils ont aussi une probabilité plus forte de rester dans le plus bas cinquième des revenus. Autre constat révélé par l'étude, parmi les descendants d'immigrés, les enfants dont le parent au plus haut revenu est né en Asie ont la plus forte probabilité de mobilité ascendante.

Autre déterminant : le niveau d'études des parents

La mobilité varie beaucoup en fonction du diplôme du parent ayant le plus haut revenu : la probabilité de progresser dans l'échelle sociale est de 17 % pour les enfants de diplômés de l'enseignement supérieur et les titulaires du baccalauréat, de  11 % pour ceux de parents titulaires de diplômes inférieurs au baccalauréat et de 10 % pour ceux de parents non diplômés. Enfin, l'étude de l'INSEE explique que seulement 30% des variations de revenus entre les jeunes d'une même classe d'âge seraient liés au milieu familial, le reste étant lié à d'autres facteurs.