"J'aimerais confier mon bébé la nuit, mais je n'y arrive pas" : les conseils d'une consultante en sommeil pour sa première nuit ailleurs

Pour certaines mamans, confier son bébé la nuit est un véritable crève-cœur. Mais alors, pourquoi culpabilise-t-on tant à se séparer de bébé la nuit, alors qu'en journée, on n'a pas de mal à le laisser chez la nounou ou à la crèche ? Cette consultante en sommeil nous répond.

"J'aimerais confier mon bébé la nuit, mais je n'y arrive pas" : les conseils d'une consultante en sommeil pour sa première nuit ailleurs
© epokrovsky-123rf

"Pourquoi tu ne la laisses pas chez tes parents pour te faire un week-end en amoureux ?", Si certaines mamans n'en ressentent ni le besoin, ni l'envie, préférant profiter de tous les instants avec bébé, d'autres sont angoissées à l'idée de confier leur bébé la nuit, surtout la première fois. "J'aimerais laisser mon bébé, mais je n'y arrive pas. J"ai peur qu'il se réveille la nuit et qu'il prenne peur en voyant que papa et maman ne sont pas là… ", raconte Ludivine, maman de Lucas, 15 mois, qui n'a encore jamais réussi à laisser son enfant une nuit à quelqu'un. Mais alors, pourquoi culpabilise-t-on tant à se séparer de bébé la nuit, alors qu'en journée, on n'a pas de mal à confier bébé chez la nounou ou à la crèche ?

"Un enfant sera prêt à dormir ailleurs quand sa mère le sera", pose d'emblée Sandra Menoni, consultante en sommeil et fondatrice de la nuit des Petits. Dans certaines situations, la mère se conditionne à devoir laisser son enfant la nuit. Par exemple, une infirmière de nuit sait qu'elle doit le faire par obligation, même si cela la déchire. En revanche, s'il s'agit de prendre du temps pour soi, pour faire un week-end en amoureux par exemple, on peut être partagée entre l'envie d'avoir du temps pour le couple conjugal et la culpabilité de se séparer de son enfant. "La première question à se poser, c'est est-ce que j'en ai envie ou pas ?" Il y a tellement de mamans qui culpabilisent : tout le monde y va de son jugement, mais on n'a pas à se justifier. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise manière de faire. "Quelle que soit la décision que l'on prend, ce doit être la bonne pour soi", argue la consultante en sommeil.

Quand vous vous sentirez prête, il faudra néanmoins anticiper les choses. Pour commencer, Sandra Menoni préconise d'y aller par étapes, avec de toutes petites séparations. Par exemple, on peut déposer son enfant pour qu'il fasse la sieste chez mamie en lui expliquant que l'on reviendra le chercher en fin d'après-midi. "Le fait de se séparer 2 à 3 h est une première étape. Si la mère est sereine, qu'elle le montre à son enfant, il se sentira en confiance. À l'inverse, si elle angoisse ou qu'elle pleure, cela renvoie un message d'insécurité à l'enfant. C'est à nous en tant qu'adultes de gérer nos émotions pour permettre à nos enfants de le vivre le mieux possible. Il va falloir le faire de manière plus régulière pour que l'enfant soit acclimaté avec son environnement, qu'il ait des affaires à lui, ses jouets, ses doudous son univers", explique la spécialiste. 

Quant à la première nuit, même si on ne fera que parler de l'enfant 90% du temps, que l'on enverra des textos à mamie pour savoir si bébé a bien dormi, bien mangé, bien joué, on aura fait notre premier pas, "car cette phase de familiarisation est surtout faite pour la maman", rassure notre interlocutrice. Une fois que la maman se sera familiarisée avec une première séparation, la deuxième sera un peu plus facile et par la suite, ce sera certainement incorporé à l'organisation.