Vers une conservation du cordon ombilical pour sa santé future ?

Conserver son cordon ombilical pour une éventuelle utilisation ultérieure, c’est ce que souhaite une famille qui a porté la question devant la justice. Actuellement, seuls les dons sont autorisés en France.

Vers une conservation du cordon ombilical pour sa santé future ?
© aynur_sh

Pouvant faire l'objet d'un don depuis 2012, le cordon ombilical est au centre de toutes les attentions. L'avocat d'une famille soutient en effet qu'il appartient à l'enfant et que lui nier ce droit est contraire à la Constitution, rapporte l'AFP. Me Emmanuel Ludot assure ainsi que le sang contenu dans le cordon "fait partie intégrante de la propriété de l'enfant". Actuellement, la loi de bioéthique estime qu'il fait partie du corps de la mère sans toutefois fixer de statut précis.

Prendre l'exemple de la Suisse. Selon l'avocat, les dispositions de la loi de bioéthique sont contraires à la Constitution. En effet, compte tenu des textes en vigueur, un nouveau-né ne peut pas "conserver le cordon pour sa santé future". Me Ludot ajoute que celui-ci "pourrait le conserver dans une banque de sang de cordon, comme il en existe à l'étranger, par exemple en Suisse, en vue d'une utilisation future". Afin de défendre ce droit de l'enfant, Me Ludot a affirmé avoir déposé devant la justice une question prioritaire de constitutionnalité (QPC).

34 000 dons de cordon. Le cordon ombilical contient en fait de précieuses cellules souches sanguines susceptibles de traiter diverses maladies. Il peut faire l'objet d'un don depuis 2012. Les prélèvements de sang de cordon ou de placenta à la naissance d'un enfant ont en effet été autorisés par le Conseil constitutionnel en vue de dons anonymes et gratuits. En revanche, la conservation privée en vue d'un usage hypothétique ultérieur est interdite. Selon l'Agence de la biomédecine, la banque de sang placentaire dispose actuellement de 34 000 dons. Les parents de l'enfant né en 2013 estiment, eux, n'avoir pas été suffisamment informés sur ce type de don. D'après le texte d'assignation, la mère aurait signé un consentement avant d'accoucher mais son droit à l'annuler ne lui a pas été rappelé lors de la délivrance.