Défilé Jean Paul Gaultier : rétro
Le créateur, membre du jury à Cannes cette année, a été séduit par le personnage d'Alfred de Musset incanré par Pete Doherty. Place à un style dandy teinté de modernité !
Plus d'une heure et demie de retard... Les invités du défilé Jean Paul Gaultier ont dû prendre leur mal en patience. Dans les coulisses, on murmure que les robes ne sont pas prêtes. Il faut dire que le créateur semble avoir changé en cours de route d'inspiration au mois de mai. En effet, parti sur le thème du film Cosmopolis, Jean Paul Gaultier a été complètement séduit par le personnage d'Alfred de Musset incarné par Pete Doherty, dans le film présenté à l'occasion de la sélection Un certain regard du Festival de Cannes : Confessions d'un enfant du siècle.
Résultat, le défilé s'ouvre sur une série de modèles très noirs, dans un esprit très dandy qui reflète parfaitement selon Gaultier cette élégance du 19e siècle, "à la fois désinvolte et terriblement séduisante". Place donc au smoking revisité avec des manches en cuir, en version combinaison ou encore avec des longueurs de vestes variables. Les jeux de transparence offrent aussi une touche de féminité à cet uniforme unisexe qui sied à merveille aux codes androgynes recherchés par le créateur. Les coupes se font très structurées, comme "coupées au scalpel" selon les mots-même du couturier. Un vent d'années 20 souffle sur cette collection ou les turbans, voilettes et autres chapeaux haut-de-forme s'imposent comme les accessoires indispensables tout comme le parapluie canne.
En opposition, les modèles inspirés par le film Métropolis injectent une belle palette graphique à cette collection. Les créations à la fois futuristes et un peu art déco affichent des formes géométriques et de belles couleurs. Très structurés avec des baleines, ils affichent un stylisme très "Gaultier".
Jean Paul Gautlier réussit donc un exercice difficile d'équilibriste entre deux inspirations pour nous offrir une collection rétro parfaitement maîtrisée.
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