ANTOINETTE DANS LES CÉVENNES : vous allez adorer faire le voyage

En salles le 16 septembre, "Antoinette dans les Cévennes" de Caroline Vignal prolonge l'été et remet du baume au cœur. L'irrésistible Laure Calamy y incarne une jeune femme amoureuse qui sillonne la nature en compagnie d'un âne. Le Journal des Femmes vous livre les atouts de cette parenthèse au vert.

ANTOINETTE DANS LES CÉVENNES : vous allez adorer faire le voyage
© Diaphana Distribution

Un âne et une nature féérique

Après un long confinement, c'est un peu la panacée. Antoinette dans les Cévennes, comme son titre l'indique, se déploie en une imparable invitation au voyage, à l'évasion. Ce second long-métrage de Caroline Vignal met en effet en exergue cette magnifique zone montagneuse, située entre les départements de la Lozère et du Gard. C'est là qu'évolue l'héroïne du récit, Antoinette. En plein été, après que son amoureux lui a fait faux bond pour les vacances, lui préférant une marche dans les Cévennes avec sa femme et sa fille, elle décide de le suivre. Mais sur place, elle ne le trouve pas et tombe plutôt sur un âne, d'abord récalcitrant, avec qui elle va finir par cheminer dans la nature et au cœur de ses propres sentiers psychologiques.

Avec fluidité, dans un geste solaire, baigné de lumière, Caroline Vignal restitue la beauté de la nature dans toute sa sensorialité. Le spectateur placera ainsi ses pas sur ceux de la marcheuse, au cœur de l'enivrant sentier de Stevenson. Il en ressentira les parfums et la chaleur, la douceur et l'ambiance, entre ciel, bête de somme et verdure revigorante.      

La beauté du récit initiatique

Evidemment, tout part d'un acte d'amour désespéré de la part d'Antoinette. De cette envie irrépressible d'être avec son chéri. Mais sa rencontre avec Patrick, son âne de rando, va la mener vers un tout autre périple, à destination… d'elle-même. C'est, après tout, l'apanage de la quête initiatique : parcourir un chemin pour aller mieux, grandir, comprendre, être plus apaisé.e.

Façon buddy-movie, cette comédie –où l'autodérision bat son plein, puisque Caroline Vignal et la comédienne Laure Calamy embrassent vraiment le côté joliment pathétique de l'héroïne– porte aux nues les vertus bienfaitrices de la marche.

Dans un monde où on ne prend plus le temps de jouir des éléments, d'être à l'écoute de Dame Nature, ce cheminement tout en chlorophylle et en pinsons chantants marque une rupture avec le temps, autant pour le personnage principal que pour le public. Il y a là comme un retour à l'essentiel, à l'essence. Comme si le caractère thérapeutique qu'apportent cet âne-psy et les paysages qu'il foule avait également, au-delà d'Antoinette, une prise sur nous. A la clé ? Un sentiment de joie et de désescalade.   

Laure Calamy et Benjamin Lavernhe dans "Antoinette dans les Cévennes". © Diaphana Distribution

Laure Calamy : une actrice divine      

Rien n'aurait vraiment été pareil sans elle : Laure Calamy. La star de la série à succès Dix pour Cent, longtemps cantonnée à des seconds rôles (Rester Vertical, Embrasse-moi !, Mademoiselle de Joncquière, Sibyl ou Seules les Bêtes), trouve ici son premier premier rôle à l'écran. Une consécration très largement méritée.

Se sentant très proche du projet, elle-même amoureuse des Cévennes (et des ânes), elle s'y est investie avec abnégation.

Ses face-à-face avec l'âne sont d'ailleurs des trésors de pétillement, de charme et de douceur. Elle n'a pas eu peur du défi, ni des longues distances parcourues au gré d'un tournage extrêmement sportif.

Dans la peau de l'homme qui fait vibrer le cœur de son personnage, le sociétaire de la Comédie Française Benjamin Lavernhe se montre par ailleurs juste, confirmant tous les espoirs placés en lui avec des œuvres telles que Le Sens de la Fête, Le Goût des Merveilles ou Mon Inconnue.

Le casting inclut également la formidable Olivia Cote, qui complète ce triangle amoureux aux accents rohmériens. Car oui, Rohmer est une des grosses influences de Caroline Vignal : il y a clairement pire !  

"Antoinette dans les Cévennes // VF"