Les femmes s'engagent ! Plan "Women at Renault"

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"La décision d'achat d'une femme est de 60% à 70%. Cela interpelle ! Cela signifie qu'il faut qu'il y ait des fonctionnements qui répondent aussi aux attentes des femmes". © Renault

La particularité de "Women at Renault"? La dimension internationale de son réseau social de 3500 membres. En effet, des réseaux locaux soutenus par la filiale sont implantés dans 12 pays du monde. Le plan "Women at Renault" est également multi catégoriel : cadres sup, managers, techniciens, assistantes... Tout le monde peut y participer. Nous avons rencontré Claire Martin, directeur responsabilité sociale de Renault.

JDF - Comment est né "Women at Renault"?
Claire Martin - En 2009, au moment de la nomination de la première femme au sein du comité exécutif de Renault. Il s'agissait d'Odile Desforges, qui a aujourd'hui pris sa retraite. Elle était devenue la patronne de tous les ingénieurs de Renault. C'était une grande première en 110 ans d'histoire et nous avons trouvé que c'était une excellente nouvelle ! Nous avons alors été une petite dizaine à nous demander comment faire bouger les choses quand une femme entrait dans l'entreprise. Finalement, après une réflexion de plusieurs mois, nous avons réalisé une ébauche de plan qui s'est rapidement traduit sous forme de propositions concrètes pour faire évoluer la situation de la femme chez Renault.

JDF - Quels volets comprend votre plan "Women at Renault"
C.M - Il y a tout d'abord le volet RH. En effet, nous avons revisité tout le parcours qu'une femme pouvait faire, de celui de stagiaire, à la question de sa progression, de formation, de promotion... Le but : trouver une proportion de femmes significative à chaque niveau. Deux objectifs ont été concrétisés : s'assurer, d'une part, qu'on avait bien fait appel à tous les talents pour développer les meilleures performances au sein de Renault; et s'assurer, d'autre part, qu'il y avait une réelle égalité des chances (ndlr, notamment concernant le salaire).
Il y a également un volet social qui consiste à faire prendre conscience de l'importance du sujet à toute l'entreprise. La décision d'achat d'une femme est de 60% à 70%. Cela interpelle ! Cela signifie qu'il faut qu'il y ait des fonctionnements qui répondent aussi aux attentes des femmes. Et quand, à travers un sondage, on apprend que nos clients aimeraient mieux avoir affaire à une femme dans un showroom, l'idée de les soutenir se renforcent. Enfin, le volet social permet de faire en sorte que les femmes prennent confiance en elles. Le monde professionnel est un univers extrêmement compétitif car tout le monde veut accéder à un poste intéressant. Hors, il y a une part d'autocensure chez le public féminin et également un grand manque de confiance.

JDF - Le congé maternité est-il un frein essentiel ?
C.M - Oui. C'est pour cela que nous avons mis en place avec le "plan Women at Renault" une discussion avec le manager avant le congé en maternité puis après. Cela permet de partir et revenir dans de bonnes conditions. Autre mesure : pour mieux concilier vie professionnelle et vie privée, nous avons créé deux crèches au techno centre de Renault pour les salariés. Il y a, au total, 60 berceaux. Enfin, il y a interdiction de mettre en place une réunion au-delà de 18h. Et surprise : les hommes en sont très heureux aussi car ils peuvent aller s'occuper également de leur vie de famille.

JDF- En 2012, quel était le pourcentage de femmes au sein de Renault ?
C.M - Au niveau mondial, les femmes représentent 17.3% des effectifs du groupe. En France, elles sont 20% dans le management, 16% dans le cadre dirigeant et 20% également dans le comité exécutif. (ndlr, sur 10 personnes appartenant au comité exécutif, 2 personnes sont des femmes). En force de vente, il y a 50% de femmes, dont Elisabeth Young des Elles de l'Auto. A noter : nous avons le meilleur taux de transformation du marché.

JDF - De quel oeil les hommes voient-ils ce plan "Women at Renault"?
C.M - Figurez-vous que, grâce à ce plan, nous avons aussi libéré la parole des hommes ! Ils nous font des propositions et sont venus en nombre, hier, à la soirée women@Renault. Mais il faut travailler les hommes au quotidien et leur signaler de belles histoires de femmes qui ont réussi chez Renault.





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