Les femmes s'engagent ! Emmanuelle Hélias chez Midas

Après une école de commerce, Emmanuelle Hélias a intégré une concession Renault en 1995 comme Assistante de direction. Puis elle est devenue chef de groupe véhicules neufs et managé une équipe de vendeurs jusqu'en 2010. Aujourd'hui, elle est directrice du centre Midas d'Hazebrouck et travaille 11 heures par jour. Interview.

JDF - En quoi consiste votre poste de directrice de centre Midas ?
Emmanuelle Hélias - Je fais 11 heures de présence effective plus une heure d'administration chaque jour. J'ai recruté deux mécaniciens en qui j'ai totalement confiance, qui sont très méticuleux et qui se complètent à merveille. On me livre également des pièces ou des pneus. C'est alors que je dois tout débarrasser toute seule ! Etre directrice d'un centre, c'est parfois aussi très physique.

JDF - Seriez-vous prête à recruter des mécaniciennes ?
Emmanuelle - Oui, bien sûr. Mais il y aurait dans ce cas quelques changements à faire comme créer de nouveaux sanitaires (toilettes, douches, vestiaires) pour les femmes. C'est la loi. Cela nécessiterait donc quelques travaux pour que je m'agrandisse. Ce serait donc une contrainte financière et temporelle...

JDF - Vous avez déjà vu évoluer des femmes mécaniciennes. Ont-elles réussi à se faire respecter des hommes ?
Emmanuelle - Malheureusement, elles n'ont pas tenu et ont fini dans un magasin, à vendre des pièces de rechange. Les hommes ne leur ont pas fait de reproches sur leur travail, mais ils avaient une attitude pesante. Il faut vraiment avoir un caractère fort et montrer qu'on est capable de faire la même chose pour s'imposer dans un univers d'hommes. Personne ne peut donner de leçon si il n'est pas capable de faire le travail des autres. C'est toute la difficulté du travail que je fais : je ne suis pas mécanicienne et pourtant je dois en savoir autant que mon mécano lorsque je fais un devis au client, je dois visualiser ce qu'il y a dans la voiture.

JDF - Quelles qualités principales une femme doit avoir pour diriger, comme vous, un centre ?
Emmanuelle - Il faut avoir confiance en soi, en ses équipes. Bien choisir ses mécaniciens pour être sûre que ce sont les bons diagnostics qui sont annoncés aux clients. Pour faire la différence, il faut que les gens parlent de nous en bien. C'est la meilleure pub que l'on peut faire. Et c'est cela qui donnera envie aux clients de passer la porte.

JDF - A votre avis, dans quel secteur automobile les femmes peuvent-elles le plus facilement s'imposer ?
Emmanuelle - Dans la mécanique, nous ne sommes pas prêtes de détrôner les hommes. En revanche, au niveau de la vente, les hommes se sont aperçus que nous étions de bonnes vendeuses. Nous avons le don pour créer des images de marque !