Ces plantes en "état critique d'extinction"

La construction effrénée, le réchauffement climatique et la pollution font partie des principales causes de l'extinction des végétaux. Près de trois espèces de plantes disparaissent tous les ans sur Terre. Tour d'horizon des espèces menacées en France.

Ces plantes en "état critique d'extinction"
© Apugach - 123RF

La discrète extinction du végétal

Toujours dans l'ombre des espèces animales en termes de recherches scientifiques, les plantes disparaissent en toute discrétion. Durant les 250 dernières années, plus de 600 espèces de plantes ont disparu. C'est 2,5 fois plus que les mammifères, les oiseaux et les amphibiens, selon un rapport de Nature Ecology and Evolution. Bien que la majorité des plantes en état critique d'extinction soit au sein des climats tropicaux, la France n'est pas épargnée.

Les plantes en "état critique d'extinction" dans le Jura, les Bouches-du-Rhône et Yonne

Le Conservatoire botanique national de Brest a réalisé une Liste rouge de la flore vasculaire métropolitaine. Parmi celle-ci, plusieurs espèces identifiées comme menacées. On y retrouve : 

  •  La saxifrage de Gizia (Saxifraga giziana), une plante du Jura, poussant sur la corniche du village éponyme.
  • L'astragale de Marseille (Astragalus tragacantha) est également concernée. Elle pousse sur l'archipel du Frioul ou dans les Calanques, elle forme une petite touffe épineuses à fleurs blanches.
  • Certaines sont déjà considérées comme disparues, comme la Violette de Cry (Viola cryana), poussant exclusivement sur les coteaux de Cry dans l'Yonne. Cette jolie fleur aurait subi une récolte excessive. Toutefois, le Muséum National d'Histoire Naturelle cherche à la faire renaître de ses cendres, grâce à des graines issues d'herbiers.
Marseille et l'archipel du Frioul © Serrnovik - 123RF

Les plantes en "état critique d'extinction" en Corse, en Savoie et en France

Nichée dans les pelouses sableuses, la Nananthée minuscule (Nananthea perpusilla) est encore présente dans les zones protégées ou sur l'île de Cavaddu. L'urbanisation grandissante de l'île réduit son périmètre, ce qui fait d'elle une espèce menacée. La pivoine mâle (Paeonia mascula), en photo ci-dessus, quant à elle, se distingue par ses grandes fleurs roses émergeant d'une touffe de feuilles vert tendre. Cette habituée des sous bois de chêne pubescent (répartie un peu partout sur l'hexagone), est victime de la surexploitation des forêts et de leur plantation mono espèce. Enfin, la laîche à petites soies (Carex microglochin) est une plante adaptée aux climats froids. Elle se maintient en Savoie et dans le Mercantour mais est en déclin. L'exploitation de son milieu de prédilection par les pâturages ou le sport d'hiver suppriment ou modifient l'habitat de cette plante.

La raréfaction des végétaux de milieux humides

Les mares, les prairies humides, les berges des cours d'eau et tous les milieux humides sont des réserves de biodiversité importantes. Avec le réchauffement climatique, ces écosystèmes se font de plus en rares, laissant derrière eux faune et flore endémiques. La cinéraire des marais (Tephroseris palustris), le panicaut vivipare (Eryngium viviparum), le cresson à petites feuilles (Nasturtium microphyllum), le séneçon des cours d'eau (Senecio sarracenicus) et la spiranthe d'été (Spiranthes aestivalis) - pour ne citer qu'eux - font partie de ces végétaux de milieu humide en état critique d'extinction. 

Cinéraire des marais (Tephroseris palustris) © Tasfoto - 123RF

L'homme boude les plantes, pourtant toute vie sur terre dépend de ces dernières. Selon The Guardian, près de 40% des végétaux sont menacés dans le monde. Il serait grand temps de leur accorder toute notre attention...

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