Prostitution: un "quartier rouge" à Rome

Le maire de Rome a accepté la création d’un espace où le travail du sexe serait autorisé... dans le quartier des affaires, dans le sud du centre historique. La prostitution y serait donc officiellement régularisée et tolérée. Une vive polémique se fait déjà sentir.

Ignazio Marino, le maire de centre gauche de la ville de Rome, a validé le projet d’autorisation de la prostitution dans le quartier d’affaires dit de l’EUR, à Rome. Le projet sera sur pied dès avril 2015. Une telle décision a été prise par le conseil municipal afin de limiter l’impact et les conséquences très négatives de la prostitution sur la vie locale. En effet, une vingtaine de rues de cette partie de Rome étaient concernées par ce commerce. Cristina Lattanzi qui réside dans cet arrondissement et qui a soutenu le projet s’est exprimée au journal La Repubblica : "Il y a les rues des travestis, les rues des très jeunes filles, les rues de la prostitution masculine. Nous, les habitants, nous avons besoin d’un peu de paix".
Les conséquences d’un tel quartier. Les prostituées qui continueront d’exercer une activité hors de la zone autorisée se verront infliger des amendes pouvant aller jusqu’à 500 euros. Ce projet devra faire ses preuves. Si les résultats sont positifs et que la prostitution est canalisée, le conseil municipal de Rome espère pouvoir l’étendre jusqu’à trois quartiers dans l’EUR. Face à l’ampleur que la prostitution prend dans cet arrondissement, ce projet pourrait être un véritable soulagement pour de nombreux habitants du quartier.
Qui s’y oppose ? Les partis de centre droit, des responsabilités de l’Eglise catholique et même certains responsables du Parti démocrate (PD) auquel le maire appartient s’y opposent. "J’espère qu’il s’agit juste d’une idée farfelue lancée pour attirer l’attention sur le problème", a déclaré Gianluca Santilli, conseiller municipal membre du PD, à La Repubblica
La prostitution en Italie n’est pas illégale, cependant la loi interdit la prostitution organisée ou le proxénétisme. En 2008, le gouvernement a accepté une proposition de loi visant à interdire la prostitution dans les rues. Ce texte de loi ne sera jamais voté. Le texte proposait de sanctionner "toute personne exerçant la prostitution ou [ceux] en profitant dans des lieux publics".