"Le Rallye des Gazelles peut être une affirmation de soi"

Quand trois anciennes gazelles se retrouvent sur le départ du Rallye Aïcha des Gazelles, de quoi parlent-elles ? D'histoires de gazelles, bien sûr. Elles s'appellent Nathalie, Aude et Florence. Et elles racontent leurs aventures. Interview croisée.

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De gauche à droite : Nathalie Vincent, Aude Barreau et Florence Signoretto. © Stéphanie Mundubeltz-Gendron/Journal des Femmes

Quel bilan tirez-vous de vos précédentes participations ?
Nathalie Vincent (animatrice TV): On s'amuse avec cette phrase : " Gazelle un jour, gazelle toujours ". Nous sommes heureuses aujourd'hui de nous retrouver entre copines. C'est une force intérieure qui grandit de jour en jour.

Aude Barreau (directrice de production) : C'est une secte (rires) !

Comment est venue cette envie de participer au rallye ?
Florence Signoretto (infirmère):
Je l'ai fait en 2009 et en 2010 avec ma fille. C'est moi qui ai d'abord eu envie de partir. Ma fille m'a dit : "Ça ne m'étonne pas de toi !". Ensuite, c'est venu tout naturellement. Notre métier nous unit : nous sommes infirmière toutes les deux. On a voulu partir toutes les deux. Nous ne sommes même pas posé la question. Nous soutenions l'association "Main dans la main" qui intervient dans les hôpitaux pour améliorer le confort des enfants.

"Cela m'a permis de savoir que je pouvais aller au bout de mes défis et de mes objectifs"

Nathalie : J'ai d'abord découvert le rallye en tant qu'animatrice télé. J'avais fait un reportage sur le terrain. Je me suis dit : "Je veux vivre ça, je veux aller au bout de mon défi personnel, comme ces femmes qui sont dans le désert avec une boussole, à trouver leur chemin sur une carte qui est illisible". J'ai mis du temps à oser me lancer. Alors, quand je me suis retrouvée en 2009 dans mon 4x4 avec Anne-Gaëlle Riccio, ma co-équipère, cela a été un moment très fort. J'étais allée au bout de mon rêve, de mon défi. Après, une fois que l'on y a mis le pied, c'est " foutu ", on y retourne. J'ai fait le rallye l'année suivante avec ma copine qui est ici (dit-elle en se retournant vers Aude Barreau).

Aude : Je précise que la première année, elle n'est jamais revenue au bivouac.

Nathalie : C'est vrai : j'ai dormi tous les jours dans le désert. C'était fabuleux !

A titre personnel, qu'est-ce que cela vous a apporté ?
Florence :
Pour moi, cela a été un défi personnel. Il y a d'abord eu la recherche des sponsors qui est très difficile. Aller convaincre, récolter de l'argent... C'est un travail sur un an. Après, une fois qu'on est sur le rallye, on a déjà fait une bonne partie car on a eu les sponsors. Ensuite, c'est du bonheur et du partage. Il suffit que l'on se revoie et hop ! ça repart. Cela a aussi confirmé notre solidarité mère-fille. Maintenant, on rigole même des moments difficiles qui sont finalement devenus de superbes souvenirs.

Nathalie : De la confiance en moi. Cela m'a permis de savoir que je pouvais aller au bout de mes défis et de mes objectifs. Personnellement, c'est se dire : " J'ai réussi à affronter le désert, à finir la compétition ". Peu importe la place. L'important était de terminer, de vivre cette aventure et de la partager avec les autres.

Aude: Je précise qu'on a gagné les premières participations... Je me suis rendue compte qu'on a des limites beaucoup plus importantes qu'on ne l'imagine. En fait, on peut aller très très loin. Mais au deuxième rallye, j'ai pris conscience qu'il y a aussi des bornes qu'on ne peut pas dépasser. Celles de la mise en danger. Parfois, pour quelques balises, on pousse un peu trop loin.

Comment revient-on du rallye ?
Florence:
Très fatiguée mais très forte de l'intérieur. On n'a qu'une envie, c'est de raconter ce que l'on a vécu. On est très enthousiaste et reboostée pour toute l'année.

Aude : Nous sommes arrivées quatrième la première année, donc nous voulions le podium l'année suivante (rires). Voilà, nous avons été très gourmandes. C'est pour cela que je rejoins l'idée que nous avons repoussé très loin nos limites. Après, il y a l'envie de repartager cela avec d'autres, avec des nouvelles. Ce sont vraiment des moments de partage très très forts. Cela reste fabuleux : c'est ça qui est incroyable.

Pour une femme, qu'est-ce que ce rallye  apporte humainement ?
Nathalie : Ce qui est fabuleux, c'est qu'il n'y a plus de caste sociale dans ce rallye. Nous sommes toutes avec le même gilet, toutes logées à la même enseigne, à dormir dans le désert, à se laver peu... dans la même galère. Chacune arrive avec un petit quelque chose qu'elle a envie de découvrir en elle et elle repart avec plus encore !

"Pour certaines femmes, le Rallye des Gazelles est une révolution"

Aude : Il n'y a pas du tout de concurrence vis-à-vis des hommes. Mais il est vrai que certaines femmes sont effacées souvent dans leur couple. Le Rallye des Gazelles est alors pour elles une révolution. Elles se rendent souvent compte qu'elles sont capables de beaucoup plus de choses qu'elles ne se l'imaginent et rentrent complètement déstabilisées. C'est un peu le danger pour le couple. Mais bon, elles sont épanouies, enfin !

Nathalie : Le danger, c'est du plus, car elles se révèlent.

Florence : Cela peut être une affirmation de soi !

Quel message souhaitez-vous faire passer aux gazelles 2012 ?
Aude :
Le message le plus important pour moi, c'est : " Allez, chercher toutes les balises ".. Il faut aller le plus loin possible !

Nathalie : Ne pas voir peur de dormir dans le désert ! C'est ce que j'ai vécu de nombreuses fois lors de ma première participation. C'était un bonheur absolu que de rencontrer les copines, de vivre la solidarité féminine, de se découvrir soi-même dans le désert... Ce sont des moments de vie énormes qui restent gravés pour la vie.

Florence Signoretto : Prendre soin de sa gazelle, prendre soin l'une de l'autre parce que c'est génial.

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