François Hollande, aux mains d'une femme

Il avait promis la parité, il promeut aujourd'hui une femme de poigne. Le Président a choisi une sacrée nana pour sa garde-rapprochée.

Une journaliste politique à ses côtés, une ex-compagne qui ne s'en laisse pas conter et dix-sept ministres au tempérament affirmé, décidément, le locataire de l'Elysée aime s'entourer de femmes de caractère. Dernière recrue en date : Sophie Hatt, commissaire, maman de trois enfants et meneuse d'hommes. 

 

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Sophie Hatt lors d'un bilan délinquance à Nice.

Jolie vigieCette quadragénaire (44 ans exactement)  vient d'être nommée à la tête du groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR). Une consécration pour celle qui a débuté sa carrière en 1993 et qui s'est forgée une solide expérience en commandant au début des années 2000 la trentaine de policiers du Groupe de sécurité du premier ministre (GSPM). C'est d'ailleurs Lionel Jospin qui, selon Europe 1, l'aurait recommandée au chef de l'Etat en souvenir d'un voyage officiel en Cisjordanie qui, grâce à son froid, ne s'est pas terminé en tragédie. "A Bir Zeit, le chef de gouvernement est violemment pris à partie par des centaines d'étudiants palestiniens, qui n'apprécient pas ses propos tenus la veille sur le Hezbollah. Sous les caillasses qui pleuvent dans le dos, la femme flic et son équipe exfiltrent Lionel Jospin de l'université. Avec succès. Sophie Hatt est, elle, blessée dans le dos. Les risques du métier. Elle en gardera un hématome à vie", peut-on lire sur le site de la station de radio.

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Grande brune aux cheveux courts, toujours embijoutée (en digne de James Bond Girl, elle adore les montres –ponctualité oblige- et les boucle d'oreilles un peu bling-bling), Sophie Hatt prend le commandement de la centaine de personnes qui forment le GSPR. Elle devra accomplir une mission délicate : gérer le retour dans son unité, des militaires écartés sous la présidence de Nicolas Sarkozy

Un peu d'histoire...

Après l'attentat manqué du Petit-Clamart le 22 août 1962, la surveillance du Général de Gaulle est assurée par quatre policiers, surnommés "gorilles" en raison de leur carrure, comme Roger Tessier, ou virtuoses du tir instinctif, comme Raymond Sasia.
 

La sécurité de Georges Pompidou et Valéry Giscard d'Estaing, toujours assurée par des policiers, se fait plus discrète.

En 1981, le dispositif est complètement réorganisé par François Mitterrand, qui se méfie des forces de l'ordre et suit les conseils de Christian Prouteau, fondateur du GIGN. Ce dernier réunit 120 gendarmes, les "Mousquetaires du Président".

En 1995, Jacques Chirac réduit les effectifs du GSPR à 26 gendarmes et 26 policiers. Ce régiment mixte  inédit accueille sa première femme en 1998. Après la tentative d'attentat de Maxime Brunerie sur les Champs-Elysées, le 14 juillet 2002, les effectifs sont portés à 60 (dont quatre femmes).

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Duo de choc © teolin - Fotolia.com

Le 15 mai 2007, à la veille de l'installation de Nicolas Sarkozy au Palais, l'officier de gendarmerie qui commande alors le GSPR est convoqué entre deux portes par un membre du cabinet qui lui signifie en quelques minutes la fin de sa mission. Un congé abrupt qui illustre parfaitement la défiance de Nicolas Sarkozy pour un corps qu'il n'avait pas ménagé lors de ses passages au ministère de l'Intérieur. Les gendarmes quittent alors le GSPR dont les effectifs sont portés à la centaine mais uniquement des policiers. Depuis décembre 2008, le GSPR est intégré au Service de protection des hautes personnalités (SPHP).

Apaiser les cœurs et les esprits

Rapprocher gendarmes et policiers, deux corps qui ont du mal à cohabiter, et veiller sur le Premier des Français, Sophie Hatt, notre charmante bodyguard n'a plus qu'à faire preuve d'empathie et d'instinct de défense. Deux qualités féminines à souhait...