Journée internationale des filles : date 2023
Chaque année, une journée internationale est consacrée au droit des filles. Encore largement victimes d'abus, d'inégalités et de violence de part le monde, cette journée dédiée met en lumière leurs conditions de vie, à travers des thèmes précis. En 2022, le consentement.
Aux quatre coins du monde, des millions de jeunes filles grandissent encore en subissant des inégalités, des violences et des abus insoutenables pour la plupart. Privées de leurs droits et de leur liberté, leurs perspectives d'avenir sont réduites à néant ou limitées, dans des sociétés souvent patriarcales, autoritaires et pauvres. Fort de ce constat, et pour faire bouger les lignes, Plan International a imaginé la journée internationale des filles, il y a dix ans déjà. L'objectif est double : mettre la lumière sur les inégalités dont sont victimes les filles tout en sensibilisant le plus de monde sur le sujet, et mettre en place des programmes d'actions dans les pays qui en ont besoin.
Quelle est la date de la journée internationale des filles ?
La journée internationale des filles a été initiée par Plan International, une organisation non gouvernementale (ONG) qui œuvre pour faire progresser les droits des enfants et l'égalité entre les filles et les garçons. Pour concrétiser son engagement dans le monde, Plan International a créé en 2012 la Journée internationale (des droits) de la fille, qui a lieu tous les ans le 11 octobre. L'Organisation des Nations Unies reconnait d'ailleurs officiellement cette date. L'idée de cette journée est née d'un constat alarmant : les filles dans le monde, et en particulier dans les pays les moins développés économiquement, sont les premières victimes d'inégalités, d'exclusion, de discriminations et d'abus. Ces violations des droits des enfants constituent de nombreux freins à leur éducation et à leur émancipation. Il était donc plus que nécessaire d'agir pour transformer la vie de millions de filles victimes d'inégalités et de discriminations dans le monde afin de leur permettre de sortir de la pauvreté et de devenir des femmes libres. Tous les États membres des Nations unies, les organismes qui y sont rattachés, ainsi que les organisations internationales et la société civile sont invités à célébrer la Journée internationale de la fille et à sensibiliser le plus de personnes possibles quant à la situation des jeunes filles dans le monde.
Quel est le programme d'actions de la Journée internationale des filles ?
À travers la Journée internationale de la fille, c'est tout un programme d'actions qui est déployé avec pour objectif de promouvoir l'autonomisation des filles, d'investir dans leur éducation, de faire respecter leurs droits humains en sensibilisant l'opinion quant aux inégalités et aux violences dont elles sont victimes. Afin de lutter contre les inégalités de genre, l'ONG Plan international rappelle le rôle essentiel des garçons et des hommes dans ce combat contre les discriminations dont sont victimes les filles et les femmes. Ainsi l'ONG les implique dans toutes ses actions en faveur des droits et de l'éducation des filles et les invite à rejoindre le mouvement mondial pour obtenir l'égalité entre les filles et les garçons.
Pour l'édition 2022, l'ONG Plan international avait expliqué comment on pouvait s'impliquer concrètement pour enclencher le changement :
- "Partagez des histoires de vie quotidienne, des blogs et des vidéos de filles qui changent les choses" pour inspirer les autres ;
- "Encouragez les responsables gouvernementaux à réaliser des investissements plus ciblés pour lutter contre les inégalités" ;
- "Engagez des femmes influentes dans tous les secteurs d'activité pour qu'elles soient le reflet du changement que nous voulons montrer aux filles" ;
- "Renforcez votre engagement à sensibiliser et à lutter contre les facteurs qui empêchent les filles de progresser."
Les chiffres sur la condition des jeunes filles
Si, selon le rapport de l'UNICEF, de Plan International et d'ONU Femmes, la condition des jeunes filles dans le monde s'est considérablement améliorée depuis 25 ans, il reste encore de nombreux points sur lesquels des changements sont possibles et nécessaires, notamment sur l'éducation, les violences sexuelles et sur l'accès à la santé. L'alphabétisation, par exemple, une compétence de base nécessaire à l'épanouissement personnel et à la citoyenneté active, a augmenté au niveau mondial chez les jeunes, mais un écart entre les sexes persiste, et cela au détriment des filles. Les adolescentes et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans représentent aujourd'hui 56 % de la population mondiale de jeunes analphabètes, contre 61 % en 1995.
1 fille sur 20 âgées de 15 à 19 ans, soit environ 13 millions, a subi des rapports sexuels forcés au cours de sa vie, ce qui constitue l'une des formes les plus violentes d'abus sexuels dont peuvent être victimes les femmes et les filles. Si les pratiques telles que le mariage des enfants et les mutilations génitales ont diminué au cours des 25 dernières années, des millions de filles dans le monde subissent encore beaucoup trop des mariages précoces, des mutilations génitales et des abus sexuels. Par ailleurs, les filles ont du mal à bénéficier des services de santé et des informations dont elles ont besoin pour se protéger contre les infections sexuellement transmissibles ou les grossesses non désirées. Et trop peu d'entre elles reçoivent l'alimentation appropriée dont elles ont besoin pour vivre longtemps et en bonne santé. Concernant les abus, les réseaux sociaux ont aussi leur rôle à jouer. En Europe, 60% des filles de 15 à 25 ans ont déjà été victimes de harcèlement ou d'abus en ligne.
Quel était le thème de la journée internationale des filles en 2022 ?
A l'occasion du 10ème anniversaire de la Journée internationale des droits des filles, le thème choisi par Plan International était le consentement. Et pour cause : chaque année, 12 millions de filles sont mariées de force avant leur 18 ans, soit près d'1 fille toutes les 2 secondes. Un phénomène dramatique qui aurait augmenté pendant la crise sanitaire les deux années précédentes. Et en 2023, 2 millions de mutilations génitales pourraient se produire. Des réalités qui nécessitent un plan d'action concret pour faire évoluer l'ensemble des sociétés et les mentalités : "apprendre aux filles qu'elles ont le droit de décider pour elles-mêmes, c'est lever un obstacle majeur qui entrave leur vie et leur accomplissement (...) Consentir ou non, c'est décider. Décider pour soi, c'est affirmer son existence, sa liberté, son autonomie, faire face et se tenir debout contre toutes les inégalités, les injustices et les violences. C'est pouvoir dire non aux violences et injonctions imposées à son corps, à sa sexualité, à sa vie. C'est pouvoir dire oui au respect de ses droits fondamentaux, au droit d'aller à l'école, à ses désirs, à l'envie de s'engager, à ses choix de vie", avait souligne Plant International dans un communiqué. Le consentement est une notion indispensable à transmettre du côté des filles mais aussi des garçons. Dans cette idée, Plan International avait aussi lancé une campagne "On a pas dit oui". Les filles aujourd'hui disent STOP à tout ce qu'elles subissent contre leur gré. "STOP au harcèlement de rue, STOP au harcèlement en ligne, STOP à l'excision, STOP aux mariages forcés, STOP à l'exploitation au travail, tout ce à quoi on ne peut consentir librement !" Et surtout, "OUI au droit d'aller à l'école et de décider pour elles-mêmes !"
Comment aider les filles privées d'école ?
Selon Plan International France pas moins de 132 millions de filles étaient encore privées d'école en 2021 dans le monde. Et plus globalement, près d'une fille sur quatre, âgée de 15 à 19 ans, ne suivait pas d'études, d'emploi ou de formation, contre 1 garçon sur 10, d'après une enquête de l'Unicef datant de 2020. Elles sont par conséquent davantage exposées aux risques d'exploitation, de travail forcé et d'abus sexuels, et constituent une main d'œuvre "bon marché" pour les employeurs. Au niveau mondial, 63 millions de filles de 5 à 17 ans sont astreintes au travail des enfants. La pandémie de coronavirus a aggravé le problème, et en dépit de la réouverture des écoles, environ 11 millions de filles pourraient ne jamais être scolarisées à nouveau.
Pour tenter de stopper ce terrible fléau, Plan International France a mis en place plus de 500 programmes de développement, tels que le programme "Child Labor", en Tanzanie, qui lutte contre le travail des filles dans les mines, un programme pour venir en aide aux filles soldats en République centrafricaine, et le programme pour l'accès à l'école des enfants baptisé "Avenir" au Cameroun, à Yaoundé, dans un quartier où plus de la moitié des filles (57,7%) âgées de 6 à 11 ans ne sont pas scolarisées.