#JusticeforUwa : colère au Nigéria après le décès d'une étudiante victime de violences sexuelles

L'indignation grimpe au Nigéria après le meurtre d'Uwavera Omozuwa, une étudiante de 22 ans qui serait décédée des suites de violences sexuelles. Sur les réseaux, les internautes se sont rassemblés autour du hashtag #JusticeForUwa pour exprimer leur colère.

Alors que les manifestations se multiplient dans le monde contre le racisme et les violences policières, les voix s'élèvent au Nigéria pour dénoncer les violences sexuelles faites aux femmes. Sur les réseaux sociaux, les hashtags #JusticeForUwa, #JusticeForTina et #JusticeforJennifer ont été partagés des dizaines de millions de fois par les jeunes Nigérians, plus engagés et connectés que les autres générations.

Uwavera Omozuwa, 22 ans : énième victime de violences sexuelles au Nigéria

"Arrêtez de blâmer les victimes", "Non veut dire non !" ou encore "Justice pour les victimes", réclament les internautes sur Twitter. Ces messages ont rapidement suivi l'annonce de la mort d'Uwavera Omozuwa, une jeune étudiante de 22 ans retrouvée le soir du 3 juin, la jupe déchirée et la chemise couverte de sang, dans une église de Bénin City.

Selon les informations transmises par la BBC, la jeune femme serait morte à l'hôpital trois jours plus tard. Les services de police du sud de l'État d'Edo, la région où a été commis le crime, ont informé qu'ils traitaient l'incident comme un meurtre et non comme un viol.

Le même jour, une jeune fille de 16 ans, Tina Ezekwe, a été abattue par un policier à Lagos, lors d'une altercation entre les forces de l'ordre et un chauffeur de bus. La troisième victime, Jennifer, avait été violée à la fin avril par cinq hommes, après s'être fait piéger par ses agresseurs sur Facebook.

"Nous sommes fatigués" : le cri de colère des Nigérians

Depuis ces nouvelles agressions, une colère populaire s'est élevée au Nigéria contre la culture du viol et l'impunité dont disposent les agresseurs. Beaucoup se sont emparés du hashtag #WeAreTired ("Nous sommes fatigués") pour dénoncer d'autres problèmes endémiques au pays. Les célébrités nigérianes ont également rejoint le mouvement, comme la chanteuse d'Afro pop Tiwa Savage:  

"#NousSommesFatigués de ces tueries incessantes, des camions qui se renversent sur les routes et tuent des innocents (…), des petites filles qui se font violer, des jeunes garçons tués par la police, fatigués de voir des diplômés au chômage", a-t-elle écrit le 31 mai sur Twitter.

D'autres stars comme Don Jazzy, Mr Eazi ou Wizkid se sont également jointes au mouvement.