Californie : une loi contre le viol à la fac
La Californie a promulgué une loi visant a obliger les partenaires sexuels à exprimer un consentement clair et précis. L'objectif est de protéger les jeunes femmes des agressions sexuelles.
La nouvelle loi signée par le gouverneur de la Californie, Jerry Brown, a déjà son surnom : "Yes means yes" (oui, c'est oui). Ce texte oblige les étudiants américains à donner "leur accord explicite, conscient et volontaire" avant un rapport sexuel.
Seul un "oui" clair et formel signifiera le consentement des deux partenaires. Ce petit mot qui veut dire beaucoup "ne peut être donné par quelqu'un d'endormi, d'inconscient" ou s'il ou elle est "sous l'influence de drogues, d'alcool ou de médicaments." La loi 967 sur les agressions sexuelles sur les campus est une première aux États-Unis.
Fallait-il pour autant en arriver là ? Peut-être bien, malheureusement. Les agressions sexuelles et les viols dans les universités se sont multipliés au point qu'une femme sur 5 est agressée sexuellement pendant ses années universitaires aux Etats-Unis. "Sur l'ensemble de ces agressions, seules 12 % sont déclarées. Et parmi celles-ci, seule une portion des agresseurs est punie", avait déclaré Barack Obama.
Le Président en avait fait le thème d'une campagne de sensibilisation pour dénoncer cette "tolérance silencieuse" sur les campus universitaires.
Emma Sulkowicz, une étudiante en art à l'Université de Columbia, combat activement ces agressions passées sous silence. Victime de viol, elle a rapporté l'incident à son université et a protesté contre la décision de l'établissement de ne pas expulser son agresseur. Auteure de la thèse Carry that weight, elle se déplace depuis le début de l'année scolaire avec le matelas sur lequel elle a été violée.
L'université de Californie a salué la signature entreprise par le gouverneur : "Nous sommes heureux de voir que ce projet est devenu une loi à part entière", rapporte à l'AFP Dianne Klein, porte-parole de l'université. De nombreuses associations se sont jointes aux félicitations, comme le porte-parole de l'association des étudiants de Californie Jefferson Kuoch-Seng, pour qui ce texte représente "une étape importante dans la façon dont les universités devraient traiter les victimes de violences sexuelles et leurs agresseurs."
