Journée de la Femme : histoire d'un combat, toujours d'actualité Aux origines de la Journée de la Femme

L'évènement émerge et trouve son sens dans les combats ouvriers du début du XXe siècle, raconte Françoise Picq, sociologue, militante historique du MLF et vice-présidente de l'association "40 ans".
Ironie de l'histoire,
la célébration d'une Journée de la Femme, lancée en août 1910, en Allemagne, a pour but, selon son initiatrice, Clara Zetkin, journaliste et femme politique marxiste, de "contrecarrer l'influence des groupes féministes sur les femmes du peuple", ajoute l'enseignante de l'Université Paris-Dauphine. Il s'agit surtout d'arracher le droit de vote des femmes.
En France, dans les années 1950, "toute la presse militante du PCF et de la CGT comme celle du mouvement de libération des femmes, relayée par les quotidiens nationaux" écrit que le 8 mars commémore une manifestation de couturières new-yorkaises le 8 mars 1857. Or cet événement n'a jamais eu lieu, ajoute Françoise Picq.
Au fil du temps, cette commémoration soigneusement encadrée par le parti communiste va s'émanciper, à l'initiative de Madeleine Colin, alors dirigeante de la CGT, qui souhaite lui donner un caractère moins traditionnel et réactionnaire. Elle devient alors celle de la lutte des femmes travailleuses.

manifestation de femmes.
Manifestation de femmes. © Adrian Hillman - Fotolia.com

Célébrée par tous les pays socialistes jusque dans les années 1970, elle est officialisée par les Nations unies en 1977, et , en France, en 1982, par François Mitterrand.
"Cette journée permet de faire, au moins une fois par an, un bilan sur les conditions des femmes", estime Françoise Picq. "Elle a donc une certaine utilité sociale, mais peut être démoralisante si on fait le constat que rien ne bouge", ajoute-t-elle. Ce jour-là, "les politiques se sentent tenus de faire des promesses", relève l'historienne et politologue, notant que cette année en France, les annonces seront particulièrement attendues, en raison des échéances électorales.

Sommaire