PPDA, accusé par 8 femmes, ne sera pas poursuivi

Patrick Poivre d'Arvor ne sera pas finalement poursuivi malgré de multiples plaintes déposées pour "viols" et "agressions sexuelles". Pourquoi l'affaire a-t-elle été classée sans suite ?

PPDA, accusé par 8 femmes, ne sera pas poursuivi
© PPDA, en 2019 par Roses Nicolas/ABACA

Patrick Poivre d'Arvor ne sera finalement pas poursuivi, malgré quatre plaintes pour "viols" et quatre autres pour "agressions sexuelles", a-t-on appris par Le Parisien. La procureure de Nanterre, Catherine Denis, n'a pas lancé de poursuites judiciaires et l'affaire est donc classée sans suite. En ce qui concerne les accusations de la romancière Florence Porcel, qui avait déposé plainte pour "viols" contre le journaliste en mars dernier, "l'infraction est insuffisamment caractérisée", lit-on. 
L'autrice avait notamment affirmé que PPDA l'avait forcée à avoir une relation sexuelle avec lui en 2004, puis lui avait imposé une fellation en 2009 dans ses anciens bureaux de Boulogne-Billancourt. Autant d'accusations que l'ancien compagnon de Claire Chazal a niées en bloc.
Quant aux sept autres plaintes formulées contre le journaliste, elles n'ont finalement pas été prises en compte pour cause de "prescription".

L'élément qui a pesé dans le verdict

Toujours d'après Le Parisien, la défense avait apporté un élément qui a pesé dans la balance: l'agenda de Dominique Ambiel, producteur et dirigeant de la société A Prim Group, qui était associé avec PPDA. Le jour du 29 avril 2009, où Florence Porcel affirme avoir été violée pour la seconde fois par le journaliste, Dominique Ambiel avait tenu une réunion avec trois autres personnes dans son bureau, à 16h. Or, le bureau de PPDA, qui était près du sien, était entièrement vitré, selon lui. Il a assuré que s'il y avait eu viol, il en aurait été témoin. 

Les enquêteurs ont ensuite pu constater la véracité de ces affirmations en se rendant sur place. La configuration du bureau décrite par Florence Porcel, toutefois, n'aurait pas été exacte. Mais l'aménagement de la pièce aurait pu être modifié depuis 2009, indique la défense, qui déplore que l'enquête n'ait pas été approfondie.

Etranges SMS et messages de menaces

D'autres éléments ont joué en défaveur de Florence Porcel: des SMS que l'autrice avait échangés avec Martine P., une romancière désormais proche de PPDA, envoyés entre le 15 et 27 avril 2009, soit quelques jours avant le second viol présumé. A l'époque, dans ces messages, Florence Porcel aurait notamment fait part de son désir d'avoir une relation sexuelle avec PPDA. "Reste à trouver le mec qui veuille bien assouvir mes envies. Je vois Patrick le 29, je vois Patrick le 29, je vois Patrick le 29... Du moins, je l'espère... Il le faut", aurait-elle notamment écrit.

Martine P., entendue par les enquêteurs, a assuré que son ancienne amie avait "inventé ce viol". Mais peu après le dépôt de plainte de Florence Porcel, elle lui aurait envoyé des messages de menace... qu'elle aurait ensuite supprimés.