Anne Hidalgo vs les influenceurs (Lou Pernaut et compagnie) : qui va remporter le combat sur les trottinettes à Paris ?

Pour ou contre ? Le 2 avril, la mairie de Paris consultera les Parisiens sur l'avenir des trottinettes en libre-service. Quelques personnalités des réseaux sociaux défendent ce mode de transport (pas sans raison...) et tentent d'influencer l'issu du vote. De quoi faire perdre Anne Hidalgo ?

Anne Hidalgo vs les influenceurs (Lou Pernaut et compagnie) : qui va remporter le combat sur les trottinettes à Paris ?
© xavier FRANCOLON/SIPA (publiée le 29/03/2023)

Depuis 2018, il est possible de louer une trottinette électrique dans les rues de Paris. Un engin écologique, pratique… Sur le papier, tout semblait parfait. Mais très vite, cet outil qui semblait révolutionnaire est devenu un véritable casse-tête. Qu'en est-il de l'avenir des trottinettes à Paris ? 

Qui veut la peau de la trottinette électrique ?

Que reproche-t-on exactement aux trottinettes électriques ? Les utilisateurs les déposent où bon leur semble, mais souvent n'importe où. Autre sujet de crispation, la recharge de ces deux-roues. Des reportages dans lesquels l'on voyait des passants ramasser un nombre incalculable de trottinettes afin de les recharger chez eux et ainsi se faire de l'argent, ont choqué. Mais surtout, certains affirment qu'à cause de la trottinette, la circulation et le passage des piétons sont gênés, certains se font percuter sur le trottoir et des accidents surviennent. 

Des associations sont donc rapidement montées au créneau et ont attaqué la maire de Paris, Anne Hidalgo, pour mise en danger de la vie d'autrui. Anne Hidalgo a rectifié le tir en interdisant l'usage de ces véhicules sur les trottoirs et en régulant la vitesse (10km/h maximum). Bref, la belle idée sur le papier est devenue un sujet très controversé... Le 2 avril, la mairie de Paris consultera donc les Parisiens sur l'avenir des trottinettes en libre-service.

Pourquoi Anne Hidalgo n'est plus pro-trottinettes électriques ?

Malgré les ajustements réalisés depuis la mise en service en 2018, beaucoup de Parisiens continuent de se plaindre.  "Nous avons été jusqu'au bout de ce que nous pouvions faire en termes de régulation [...] Et malgré tout ça, on voit que nous avons encore beaucoup de problèmes", déplorait David Belliard, adjoint à la mairie de Paris sur France InfoC'est aussi une question de timing : "Nous devons agir parce que nous arrivons à la fin du contrat avec les opérateurs".

Si les élus d'arrondissement de droite ont été les premiers à tirer à boulet rouge sur le free floating (modes de transport alternatifs proposés en libre-service aux usagers de la route), ils sont maintenus soutenus par Anne Hidalgo. "Ce n'est pas écolo. Les salariés de ces sociétés ne sont pas correctement protégés. (…) Mon idée, c'est qu'on arrête. Mais je respecterai le vote des Parisiens, même s'il est contraire à ce que j'aimerais", a expliqué la maire de Paris dans Le Parisien.

Qui peut voter ?

Tous les Parisiens ou Parisiennes inscrits sur les listes électorales de la capitale peuvent voter. Il suffit de se présenter le 2 avril au bureau de vote de son arrondissement avec sa carte d'identité entre 9h00 et 19H00. La liste est accessible sur le site de la mairie de Paris. Le vote par procuration n'est pas possible. Les résultats définitifs seront divulgués le soir même et publiés sur le site www.paris.fr.

"Partenariat rémunéré" : Lou Pernaut défend les trottinettes électriques

Évidemment, les trois opérateurs Lime, Dott et Tier espèrent que le vote basculera en leur faveur. Et pour cela, ils sont prêts à tout comme l'a dénoncé le journaliste surnommé Vincent d'Internet, sur son compte twitter. Il a repéré que des influenceurs défendant la trottinette électrique avaient bénéficié d'un partenariat rémunéré afin de faire basculer la balance du côté qui les arrangeait. Et les influenceurs en question, pour la plupart, se sont bien gardés de dire qu'il s'agissait d'un "partenariat rémunéré".

Mais de nombreux influenceurs, à l'instar de Lou Pernaut, (1,4M abonnés) continuent de défendre ce mode de transport. La fille de Jean-Pierre Pernaut emploie tous les arguments déjà cités par les opérateurs : le prix imbattable par rapport aux taxis, le côté pratique avec les pistes cyclables, l'autonomie et le plaisir d'être en plein air. Enfin, elle incite fortement sa communauté à venir voter le 2 avril pour conserver son mode de transport préféré. Sur le site de BFM TV, l'entreprise Lime affirme ne pas vouloir influencer les votes. Si la mention "partenariat rémunéré" n'était pas indiquée, il s'agirait d'un simple "oubli".