Miss.Tic est morte : Adieu Radhia Novat, artiste féministe et sexy -PHOTOS

L'artiste MISS.TIC est décédée dimanche 22 mai à l'âge de 66 ans. De son vrai nom Radhia Novat, cette pionnière du street-art a construit sa renommée à travers son œuvre sexy et poétique dans les rues parisiennes depuis plus de trente-cinq ans.

Miss.Tic est morte : Adieu Radhia Novat, artiste féministe et sexy -PHOTOS
© SIPA (publiée le 23/05/2022)

Triste nouvelle pour l'art urbain. L'artiste Miss.Tic est décédée dimanche 22 mai des suites d'un cancer. Née d'un père immigré tunisien et d'une mère normande, c'est dans les rues de la Butte-Montmartre, le quartier où elle grandit, qu'elle s'initie au street-art. Rare femme dans un milieu masculin, elle se distingue dès 1985 par son univers empreint de féminité et de poésie. Sur les murs de la capitale, elle décline son pochoir signature : la silhouette d'une femme brune sexy, accompagné d'une pensée amoureuse ou d'un jeu de mots, le tout en noir et blanc, rehaussé de rouge.

Miss.Tic : pionnière du street-art en France

Née le 20 mai 1956 à Paris, Radhia Novat, de son vrai nom, grandit à Montmartre et passe son adolescence dans une cité d'Orly. Après un terrible accident de voiture, elle se retrouve orpheline et sa main droite est atrophiée. Mais ce drame ne l'empêche pas de poursuivre son rêve d'artiste. Elle suit des cours d'arts appliqués et fait du théâtre de rue avec la compagnie Zéro de conduite. Au début des années 80, elle s'exile trois ans en Californie. Elle y découvre le milieu punk, la vague hip hop, le graph et la peinture muraliste. De retour en France, elle se rapproche des Frères Ripoulin et des VLP (Vive la peinture), qui peignent dans la rue.

Miss.tic, artiste féministe et populaire

Radhia Novat devient alors Miss.Tic. Elle emprunte son surnom au personnage de la Bande à Picsou. Féministe, elle écume les rues de la capitale avec des messages qui font mouche "Pute et insoumise", "le masculin l'emporte…mais où ?", tague-t-elle sans filtre. Mais la vie de grapheuse n'est pas un long fleuve tranquille. Condamnée en 1999, elle décide de revoir sa méthode en posant ses dessins seulement lorsqu'elle obtient en amont l'accord du propriétaire du mur.

Dans les années 2000, la renommée de Miss Tic est grandissante. Des marques comme Kenzo ou Louis Vuitton collaborent avec l'artiste. En 2007, elle signe l'affiche du film La fille coupée en deux de Claude Chabrol. Quatre ans plus tard, la poste crée des timbres à l'effigie de ses pochoirs.

Alors que Miss.Tic vivait dans le XIIIe arrondissement de Paris et y possédait son atelier, Jérôme Coumet, le marie de l'arrondissement, envisage de donner son nom à une rue ou une place du quartier. "Je suis tellement triste d'apprendre le décès de cette grande poétesse, philosophe, féministe. Nous avions fait une exposition de ses œuvres dans et hors les murs, à la Butte-aux-Cailles. Cette exposition à l'incroyable succès qui m'a d'ailleurs donné l'envie de développer le street art dans le quartier", a confié l'élu dans les colonnes du Parisien du lundi 23 mai.