PPDA "prédateur" : Amandine Cornette de Saint Cyr raconte dans C à Vous

Patrick Poivre-d'Arvor fait face à trois nouveaux témoignages de femmes qui l'accusent de viol ou d'agression sexuelle. Selon BFM TV, parmi elles, deux ont porté plainte contre l'ancien présentateur du JT de TF1. L'une des femmes, qui n'a pas porté plainte, l'autrice Amandine Cornette de Saint Cyr a raconté à Libération sa rencontre avec l'ex-journaliste, qui remonte à 2007, sur le plateau de l'émission littéraire de PPDA, Vol de Nuit. Il la recevait à l'occasion de la parution d'un livre de la romancière. Elle a raconté des "questions intrusives posées à la suite de l'émission" par PPDA. Puis, elle l'aurait revu à l'occasion du festival de Cannes 2009. Le journaliste lui aurait alors proposé une accréditation pour monter les célèbres marches.

Amandine Cornette de Saint Cyr dit avoir été "humiliée" par PPDA

Amandine Cornette de Saint Cyr aurait accepté cette offre. PPDA lui aurait donc demandé de le rejoindre à son hôtel avant de partir à la montée des marches, et, assurant qu'il était en retard, lui aurait demandé de monter dans sa chambre. La romancière, qui s'est "sentie acculée et prise de court" a découvert, en ouvrant la porte, le journaliste nu sous un peignoir. Ils auraient alors eu un rapport sexuel. Si l'autrice ne parle pas de "viol", elle explique que cette relation n'était pas "souhaitée" et "inattendue".

PPDA l'aurait ensuite ignorée durant la soirée. "J'avais honte. J'étais une jeune femme de 33 ans, célibataire, séparée depuis peu. C'était trop pour moi. Cette relation aurait dû être valorisante et amusante et j'ai été rabaissée et humiliée", a-t-elle confié. Avec le recul, elle le qualifie désormais de "mufle qui abuse de sa position" et de "prédateur".

Amandine Cornette de Saint Cyr raconte dans C à Vous

Dans C à Vous, le 15 décembre, la romancière est revenue sur l'impression que lui avait fait PPDA à l'époque: "Je me suis trompée sur la personne. Là, j'ai affaire à une sorte de prédateur... Avant, je n'avais déjà pas l'impression d'avoir affaire à un séducteur parce que pour qu'il y ait séducteur, il faut qu'il y ait séduction et il n'y a pas séduction".

"Des gestes déplacés reprennent et c'est très humiliant. On se dit "'Pourquoi? Je ne mérite pas ce traitement là'. (...) Je dis rien, je subis la situation", a-t-elle également raconté. L'autrice s'est d'ailleurs remémorée le moment où elle aurait ouvert la porte de la chambre de PPDA et l'aurait découvert nu sous son peignoir: "Je suis coincée, car on est dans une chambre. Je trouve quand même un peu raide qu'il se jette ainsi sur moi, qu'il agisse comme ça, à froid".

"Mon corps est là et je suis ailleurs"

Quant à l'une des plaignantes, Laure Eude, elle accuse PPDA de l'avoir violée alors qu'elle avait 23 ans et se trouvait au festival de Cannes, en 1985. A l'époque, selon son témoignage à Libération, elle était en stage au bureau de presse du festival de Cannes. Il lui aurait d'abord proposé un verre pour évoquer un futur stage en télévision avec lui. Arrivée à l'hôtel Martinez, elle aurait été sommée de le voir d'abord dans sa chambre. C'est là qu'il aurait "sorti son sexe". S'en serait suivi un rapport sexuel non consenti. "Mon corps est là, et je suis ailleurs", s'est-elle souvenue. Si la jeune femme en avait parlé à quelques personnes de son entourage, dont ses parents, ceux-ci l'avaient dissuadée de porter plainte, le journaliste étant "très protégé".

Une femme dit avoir été embrassée de force par PPDA

Quant à la troisième femme, qui a également porté plainte, elle a tenu à garder l'anonymat et accuse l'ancien compagnon de Claire Chazal d'agression sexuelle. Les faits seraient survenus en 2013, dans un Club Med à Valmorel, en Savoie, alors qu'elle avait 23 ans. Il l'aurait embrassée de force dans un ascenseur. "Il met le bout de la langue, qui perce mes lèvres closes, j'en suis encore dégoûtée. Il n'y a pas de force dans son geste, mais il y a de la surprise. Je le repousse", a-t-elle raconté. Si les plaignantes susmentionnées ont décidé de porter plainte, alors que les faits sont prescrits, c'est "par solidarité avec les autres", dont la romancière Florence Porcel, et "pour ne pas laisser dire que ce sont 'des menteuses". D'après Libération, deux autres femmes comptent porter plainte contre l'ancien présentateur du JT.