Florence Porcel dénonce "l'obscénité" de PPDA et brise le silence

Florence Porcel, qui accuse Patrick Poivre d'Arvor de "viols" et "agressions sexuelles", est sortie du silence. L'écrivaine répond aux accusations de "coup médiatique" et raconte "langue dans la bouche" et "colère"...

Florence Porcel dénonce "l'obscénité" de PPDA et brise le silence
© Roses Nicolas/ABACA

Les témoignages contre Patrick Poivre d'Arvor continuent de se multiplier. "Ces derniers temps, deux femmes viennent témoigner par jour en moyenne", a expliqué un proche de l'enquête au Parisien. Pas moins d'une "quinzaine de femmes ont été convoquées pour être auditionnées ou se sont spontanément manifestées".
Désormais, il appartient aux enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne de "démêler ce qui relève du témoignage documentant l'enquête de ce qui pourrait constituer des infractions pénales". C'est Florence Porcel qui a ouvert le bal des témoignages en portant plainte contre PPDA pour "viols" et "agressions sexuelles". 

Florence Porcel : pourquoi elle a porté plainte maintenant

"Je pensais que les faits étaient prescrits. Mais après la publication de mon livre j'ai appris par un avocat que ce n'était pas le cas. Ma première réaction a été de me dire : 'Je ne porte pas plainte c'est Patrick Poivre d'Arvor je n'ai aucune chance'. Il m'a fallu quelques jours pour changer d'avis et comprendre que j'étais prête et que j'en avais besoin", a expliqué la romancière, qui sort du silence pour la première fois depuis son témoignage, dans le Parisien.

Quelques années plus tôt, en 2009, la jeune écrivaine avait déjà pensé à porter plainte contre le journaliste: "J'avais conscience de ce qui s'était passé, j'étais sous le choc! Mais j'avais 25 ans, j'étais étudiante, et en face, c'était Patrick Poivre d'Arvor… Je pensais qu'on ne me croirait pas et que ça ficherait ma vie en l'air".

"Sa réaction : enfoncer sa langue dans ma bouche"

C'est en 2004 que tout avait commencé, lorsque Florence Porcel avait souhaité rencontrer le journaliste, qu'elle admirait en tant que romancier. Lorsqu'il l'a reçue dans son bureau, selon elle, les choses auraient dérapé.

"Sans crier gare, il se lève de son fauteuil, fait le tour du bureau, me prend par la main et m'embrasse, sans avertissement. J'ai un mouvement de recul, car je panique totalement. Il ne dit rien. Sa seule réaction, c'est de me resserrer contre lui et d'enfoncer sa langue dans ma bouche. A partir de là, je ne maîtrise plus rien, je ne vois quoi faire", s'est-elle remémorée.

Florence Porcel : déni, emprise "colère et malaise"

Après les faits présumés, Florence Porcel aurait vécu sous une forme d'emprise: "Le déni, c'est quand on sait ce qui s'est passé, mais qu'on ne peut pas se l'avouer sous peine de s'effondrer, donc le cerveau passe en mode survie. Au fond de moi, je sens déjà un sentiment de colère et de malaise. Mais je préfère me dire que j'ai vécu une belle expérience, que je suis amoureuse".

En 2008, la jeune écrivaine est revenue vers PPDA, pour avoir une "relation consentie" cette fois-ci. "C'est une façon pour moi d'essayer de reprendre la maîtrise des choses, le fil de ma vie. Je n'ai pas conscience à ce moment-là de ce conflit intérieur en moi", a-t-elle expliqué.

Un an plus tard, elle aurait été violée à nouveau par l'ex-présentateur du JT: "Il m'a empêchée de me dégager du coin où il m'a bloquée malgré mes demandes répétées, je le lui ai dit non à plusieurs reprises, il n'y a jamais eu aucun doute que c'était un viol".

Florence Porcel, face aux accusations de "coup médiatique"

Quant à ceux qui accusent la jeune femme de vouloir simplement tenter un coup médiatique pour la promo de son livre Pandorini, elle leur répond: "Si j'avais voulu faire un coup médiatique, j'aurais écrit un témoignage en citant directement son nom, pas un roman dans lequel l'essentiel du travail a consisté à construire des personnages fictifs pour rendre universelle mon histoire personnelle. Ensuite, déposer plainte pour viol, c'est très violent, même onze ans après les faits. Si c'est juste pour la publicité, je peux vous dire que le jeu n'en vaut pas la chandelle, croyez-moi".

L'écrivaine a d'ailleurs fustigé la réponse de PPDA, qui s'était exprimé début mars, sur le plateau de Quotidien: "Je m'attendais à l'obscénité de cette réaction, je ne suis pas surprise".

Quant à l'ancien présentateur du JT de TF1, il continue de nier en bloc les accusations et a porte plainte contre Florence Porcel pour "dénonciation calomnieuse et diffamation publique".