Un opticien braque une arme sur une cliente... pour des lunettes mal réparées

Un commerçant a été condamné par le tribunal de Bobigny, le 8 juin, pour avoir menacé avec une arme l'une de ses clientes, sous les yeux de sa fille. La victime se plaignait de ses verres mal réparés...

Un opticien braque une arme sur une cliente... pour des lunettes mal réparées
© photo d'illustration / Katarzyna Bialasiewicz photographee.eu

"Tu veux que je te bute?" Un opticien a comparu mardi 8 juin 2021, devant le tribunal de Bobigny en Seine-Saint-Denis, pour violences ayant entrainé une incapacité temporaire de travail (ITT) de sept jours, menace avec arme et port d'arme sans autorisation
En mars dernier, à Neuilly-sur-Marne, une femme dépose des lunettes chez son opticien pour les faire réparer. Jusque là, tout est banal. Sauf qu'en venant les récupérer le lendemain, elle se rend compte que l'un des verres a été mal réparé. De retour à la boutique, elle en fait part à une vendeuse, qui reconnait qu'elle aurait dû lui faire essayer la monture avant de partir. 

Insulte raciste et arme pointée vers la victime

L'opticien, lui, n'apprécie guère la remarque. Alcoolisé, il devient très vite violent et insultant. Il traite de "sale nègre" la cliente puis s'en va derrière le comptoir et ressort avec un pistolet d'alarme

Il saisit la victime par le col et lui braque l'arme sur la tête. "Quand il a mis son arme sur ma tête, je me suis dis reste calme car ma fille était à l'extérieur de la boutique, il me disait juste 'je vais te buter, je vais te buter', j'ai eu très peur, dès que j'ai pu sortir, j'ai pris ma fille dans mes bras et j'ai appelé la police", explique la victime au tribunal, des trémolos dans la voix

L'accusé raconte sa version des faits

"Les faits sont presque exacts. Madame a verbalement interpellé ma collègue, je lui ai demandé de se calmer, elle s'est mise à crier plus fort, je lui ai demandé de sortir, suite à son refus j'ai sorti mon arme de défense", retrace de son côté l'accusé.

Il raconte s'être armé suite aux nombreux problèmes dans son voisinage. "En tant que propriétaire je suis une cible, et ce jour-là j'avais fais un mélange explosif alcool plus médicament, je n'étais pas moi-même, j'étais irascible", raconte-t-il devant le juge. 

Le tribunal a finalement reconnu coupable le gérant de la boutique et l'a condamné à 18 mois de prison intégralement assorti d'un sursis. Il est aussi interdit de port d'arme pendant 15 ans.